Le PSG n'a pu faire mieux que 2-2 à Bordeaux dans un match ouvert mais pas toujours très bien géré par les Parisiens. Retour sur les performances individuelles des troupes de Thomas Tuchel, au cas par cas.
Areola : Une soirée frustrante pour le portier parisien, et notamment car il n'est pas exempt de tous reproches. Bordeaux ne l'aura finalement sollicité que pour des frappes très faciles à capter ou qui ont fini au fond de ses filets. Et s'il ne peut pas grand chose sur le but de Briand, il est en revanche l'auteur d'une réelle faute de main sur la seconde égalisation de Cornelius, la main gauche du portier international n'étant pas ferme pour repousser la tête du Danois alors qu'il était pourtant sur la trajectoire. Dommage, cet arrêt réussi aurait changé la face de son match et validé sa performance.
Kehrer : Positionné à un poste de stoppeur droit qui est son préféré à en croire son coach, l'Allemand va pourtant livrer une partie des plus inégales. Sa première période est ainsi plutôt solide alors qu'il est peu sollicité vu que les attaques bordelaises se déroulent surtout sur l'autre aile mais il écope quand même d'un avertissement pour une faute sur un Kamano qu'il domine alors tranquillement. Après la pause, il va particulièrement bien personnifier ce PSG resté aux vestiaires et qui n'y est pas du tout, avec en point d'orgue une jolie glissade sur l'action précédant l'égalisation de Briand. Globalement assez désorganisé dans son jeu durant un quart d'heure, il se reprend toutefois et livre une dernière demi-heure solide et même plutôt offensive quand il passe arrière droit après la sortie d'Alves. Il va en revanche se montrer un peu imprécis dans la zone de vérité. Impossible en revanche de lui reprocher le dernier but, le malheureux Kehrer devant gérer un deux contre un tout seul.
Thiago Silva : Après un bref passage à quatre derrière contre Liverpool, c'est en libéro d'une défense à trois que le capitaine parisien était aligné et il a parfaitement tenu son rang durant une bonne partie du match. Avant la pause, il est impeccable dans ce rôle fait de couvertures et d'interventions correctrices pour aider ses partenaires tandis qu'il est très présent en début de seconde période pour repousser les offensives bordelaises, étant seulement pris sur le but de Briand. Alors qu'il semblait gérer la fin de match avec autorité, c'est finalement dans les airs qu'il va être dominé. Briand y était arrivé en début de rencontre, sans conséquence, tandis que Cornelius va réussir de façon implacable sur l'égalisation girondine en fin de match. Un duel perdu qui coûte cher et ternit une nouvelle partie solide.
N'Soki : De retour dans le onze de départ un mois après sa dernière apparition, il n'a pas laissé la même impression qu'à Marseille, loin de là. Sa première période est pourtant plutôt convaincante puisqu'il est l'auteur de pas mal de bonnes choses malgré un Karamoh très remuant et il tente de montrer de la personnalité dans la relance. C'est par exemple lui qui est à la base de l'ouverture du score en trouvant Neymar au coeur du jeu. Des petites approximations étaient déjà apparues et elles vont se confirmer après la pause. Il juge ainsi très mal la situation sur l'égalisation de Briand en anticipant mal une passe adverse et cela va faire basculer son match. Dans le doute, il traverse une mauvaise passe mais semble se reprendre sur la fin, notamment après le passage à quatre derrière. Cela ne dure qu'un temps et il finit péniblement. Un match inégal, avec des bons passages mais aussi des erreurs qui ne pardonnent pas au haut niveau.
Alves : Pour sa première titularisation depuis pratiquement sept mois, le Brésilien a au moins réussi son retour au niveau statistique avec cette première passe décisive de la saison à l'issue d'une action limpide avec son ami Neymar. Pour le reste, tout n'aura pas été parfait et il a régulièrement manqué de soutien avec Kehrer, Di Maria et Marquinhos trop loin de lui, à moins que ce ne soit lui qui soit trop loin d'eux. Alves va alors se recentrer de façon très régulière et il prend de l'importance dans le jeu, sa justesse technique ressortant vite. Offensivement et avec le ballon, son match va globalement être plutôt réussi mais il va en revanche souffrir défensivement face à la vitesse d'un Kamano qui le domine régulièrement. Et après seulement une grosse heure de jeu, il semble facile de dire qu'Alves est déjà le même qu'avant sa blessure : juste devant, trop juste derrière. Verratti l'a remplacé pour la dernière demi-heure et il a forcément apporté sa maîtrise technique dans le jeu parisien, le PSG ayant le match en main à ce moment-là. Le petit hibou va toutefois vite se montrer sous son mauvais jour : un avertissement bien mérité et quelques fautes qui auraient pu lui valoir une expulsion en un temps record (même pour lui).
Bernat : Dans un rôle plus offensif que quelques jours plus tôt, il va montrer un profil forcément différent. Moins tranchant et de nouveau auteur de nombreuses touches de balle, il arpente son flanc gauche et est souvent utilisé par Neymar en première période, ce qui en dit beaucoup sur le positionnement moyen du soir de l'Espagnol et de sa montée en puissance générale, l'arrière n'étant pas forcément aussi bien considéré lors de ses débuts à Paris. Bernat ne se montre pourtant pas forcément très en réussite dans les 30 derniers mètres mais est bien présent. Il est en revanche moins à l'aise défensivemenet face à Karamoh qu'il laisse parfois partir dans son dos mais revient aussi très bien avant la mi-temps sur un contre bordelais. Après la pause, il va être de moins en moins en vue au fil du match, comme s'il venait à être à court de forces, et finit de façon anonyme. Après le passage à quatre derrière, on ne l'a par exemple pratiquement plus vu devant.
Draxler : Très effacé au milieu de terrain et en difficulté à la récupération en première mi-temps, il a participé, malgré lui, au déséquilibre du collectif parisien avec une équipe coupée en deux, tout au long de la rencontre. A contrario, il a en effet eu la liberté, combinée à la qualité technique, pour amorcer la transition offensive et initier les opportunités en contre en fin de match. L'international allemand a pu compenser son faible impact défensif et son manque de repères patent avec Marquinhos par une magnifique passe décisive en profondeur pour Kylian Mbappé.
Marquinhos : A nouveau positionné au milieu de terrain, il s'est montré agressif et tenace à la récupération. Solide dans les duels, intelligent pour anticiper mais également capable de se projeter dans la surface adverse, Marquinhos a parfois semblé se perdre dans sa propre combativité. Très présent et tentant ainsi de boucher les nombreux trous au milieu, il a fini en position reculée de défenseur central, position qui lui a permis de dominer à plusieurs reprises le dangereux Andreas Cornelius. Bien que prudent avec le ballon, son abattage énorme lui permet de valider une prestation tout à fait satisfaisante.
Di Maria : Aussi inconsistant et intermittent qu'à son habitude, il n'a pu sauver sa rencontre en étant décisif malgré les nombreuses opportunités pour y parvenir : un poteau, une barre transversale et un duel manqué avec Benoit Costil en première période, l'Argentin a provoqué sans connaitre de réussite devant le but. Auteur d'autant de passes qu'Alphonse Areola, "El Fideo" n'a que trop peu pesé dans le jeu sans pouvoir compenser cette impuissance par un travail défensif efficace. Suppléé pour les dix dernières minutes par Christopher Nkunku, plein d'énergie mais pas forcément très juste.
Neymar : Déséquilibrant, altruiste et même buteur, il a été l'homme de la première période. A l'image de son but où il est tant à la manoeuvre au milieu de terrain qu'à la finition dans la surface bordelaise, il a été le moteur de la plupart des offensives parisiennes et fut déterminant bien que ses coéquipiers comme Di Maria n'aient pu convertir ses offrandes ou que l'arbitre ait refusé de siffler un penalty pourtant évident après un enchaînement de dribbles déconcertants. Dans la lignée de sa prestation face à Liverpool le fer de lance de l'attaque du PSG s'est démené jusqu'à se blesser à l'entame du second acte. Remplacé par un Eric Maxim Choupo-Moting intéressant par son jeu de tête, tant en relais que dans la surface, auteur d'une bonne frappe à l'entrée de la surface et qui aurait également pu obtenir un penalty grâce à un excellent effort au pressing.
Mbappé : Peu servi et globalement peu en vue en première mi-temps, il est tout de même au relais de Neymar pour l'ouverture du score de ce dernier et a fini par dézoner pour chercher le ballon bien plus bas afin d'initier davantage la transition offensive parisienne. Buteur sur sa seule occasion de la rencontre et touché par des crampes sur l'action, il a pourtant été plutôt en jambes dans son jeu en profondeur même s'il a perdu de nombreux duels et fut bien pris dos au but notamment par Jules Koundé. Un match inégal et inconstant malgré un but crucial.
NB : Co-écrit avec Max DC (joueurs offensifs).