En brillant face aux Verts, Kurzawa a rappelé le sort qu'avait réservé Maxwell à Digne l’an passé face au même adversaire. Mais il s'est surtout positionné pour le futur, comme avait su le faire son ami Serge Aurier en son temps.
Un bis repetita historique ?
Dimanche 31 août 2014, le PSG reçoit l’AS Saint-Etienne et sort d’une prestation médiocre à Evian lors de la journée précédente (0-0), confirmant son début de saison pénible. Pour cette réception soudainement devenue capitale, Laurent Blanc relance Maxwell dans le onze de départ au détriment d’un Digne jusque là titulaire car rentré plus tôt de la Coupe du Monde. Malgré son retour anticipé et sa préparation avancée, le jeune Français voit au cours de ce seul match le Brésilien lui repasser devant de façon indiscutable, et ce pour le reste de la saison.
Un peu plus d’un an plus tard, la situation est inversée et c’est l’intouchable Maxwell qui s’est retrouvé dans le rôle de Digne. En difficulté à Bastia puis face au Real Madrid où son âge est apparu comme rarement, Maxwell est parti sur le banc puisque Laurent Blanc a donné sa chance à un Kurzawa arrivé sur le tard au PSG cet été et qui ne demandait que ça.
Une chance saisie
Comme son concurrent l’an passé, Kurzawa s’est offert face aux Verts son match référence de la saison. Maxwell avait donné une passe décisive sur l’ouverture du score d’Ibrahimovic, Kurzawa s’est offert le but du 1-0 avec une belle vista offensive, tant pour devancer Clerc que pour tromper Ruffier. Après la rencontre, il est revenu sur ce but et a assumé son choix alors qu’Ibrahimovic et Cavani attendaient la balle au centre : «J'ai réfléchi un tout petit peu en me disant qu'il y avait la possibilité de remettre la balle en retrait pour un des deux, mais j'ai préféré tirer. »
Outre ce premier but avec son nouveau club, le reste du match a également montré tout ce que l’ancien Monégasque pouvait apporter avec son allant offensif permanent, sa technique de haut niveau et son jeu de tête de bonne tenue. Les qualités du Français ne sont pas les mêmes que celles du Brésilien mais sûrement pas à négliger. Sa volonté d'aller de l'avant a même profité à ses partenaires autour, Cavani pouvant abandonner son côté pour une position axiale qu'il aime tant. Mieux, Kurzawa a su exister côté gauche dans une équipe dont le jeu penche perpétuellement à droite. A l'issue du match, et pour la première fois, il ressemble à une alternative crédible, une position que n’a jamais su occuper Lucas Digne.
Aurier, l’ami exemple
Pour autant, la hiérarchie n’a pas probablement pas été remise en question par le simple match d’hier, Maxwell ayant derrière lui de bien plus solides références que l’éphémère titulaire qu’avait été Lucas Digne. Le discours de Kurzawa va d’ailleurs en ce sens puisque le joueur s’est contenté d’un simple « j'aime bien être sur le terrain » pour commenter sa performance et cette soudaine crédibilité obtenue. La moindre touche de triomphalisme aurait été déplacée vu ses débuts moyens avec le PSG mais, à la manière d’un Aurier qui s’était révélé dans le PSG/OM de novembre 2014 (2-0), le jeune latéral français a su tirer son épingle du jeu et se positionner pour le futur.
Mieux, son ami ivoirien qu’il est allé saluer après son but apparaît plus que jamais comme le modèle à suivre, de ses débuts timides à son statut actuel de titulaire incontesté. Aurier ne présente pas la finesse technique de Van der Wiel, tout comme Kurzawa n'a pas celle de Maxwell, mais il offre du caractère, de la puissance, de l'impact, un concentré de ce qui a manqué au PSG face au Real Madrid. Si le Français n'a pas du tout de l'Ivoirien, les qualitées montrées offrent toutefois de sacrées perspectives d'avenir, tant individuellement que collectivement.
Signe que Kurzawa a marqué des points, c'est même le plus proche ami de Maxwell qui l'a dit, un certain Zlatan : « Kurzawa ? Son avenir s'annonce bien. »