Le milieu relayeur est revenu dans le onze de départ hier à Amsterdam et sa courbe de performance a épousé celle de son équipe. Retour sur son match.
Matuidi débute plutôt bien le match, à l’image de son équipe, il est présent défensivement et offre des solutions en attaque, à l’image de cet appel à la 8ème minute :
Le but de Cavani intervient et il gère ensuite plus ou moins entre la 15ème et la 30ème minute avant de se réveiller pour le dernier quart d’heure. Durant ce laps de temps, il est pratiquement partout, enchaînant les pressings hauts, les appels en profondeur et les projections vers l’avant :
Ici, on le voit plus haut que Zlatan pour défendre.
Il propose une solution en profondeur en tant qu'avant-centre :
Il est lancé sur un côté :
Malgré celle belle fin, on voit déjà poindre les premiers effets d’un physique pas encore au top. Sur les dernières actions qu’il pousse très haut, il peine à revenir et on le voit parfois au loin, là où son replacement était impeccable en début de match.
La mi-temps lui a fait du bien, il repart à fond d’entrée et se retrouve ailier droit au bout de 30 secondes avant d’enchaîner sur un pressing. Ce n’est pas payant mais cela coupe la relance de l’Ajax. Dans la continuité de cette action, les Bataves font tourner derrière et Lucas pique le ballon à Boilesen avant de louper son énorme occasion. Jusqu’à l’heure de jeu, il a encore du jus et s’affaire tant au milieu qu’en attaque. Sur l’action où Veltman ceinture Zlatan (55’), Matuidi est même le joueur parisien le plus haut sur le terrain au moment de la faute alors que c'est lui qui sert Zlatan quelques instants avant :
On le perd ensuite peu à peu, à l’image du PSG, en train de couler physiquement. Le marathonien de la première mi-temps s’est bien calmé et il reste de plus en plus bas, n’arrivant plus à apporter le soutien à l’attaque et se concentrant sur ses tâches défensives. On le voit même parfois plus bas que Thiago Motta. Et alors qu’il finissait toutes les actions dans la surface jusque là, il apparaît même à 30m des buts les mains sur les hanches en train de souffler :
Peu après, l’Ajax s’offre sa meilleure période et Matuidi court après le ballon sans réussite, comme le reste de l’équipe, en retard dans tous les duels et obligé de multiplier les fautes, pour le plus grand bonheur de Lasse Schöne.
Après le but encaissé, les Parisiens tentent de revenir dans le match et on retrouve Blaise en train de rôder haut. A la 86ème minute, sur un deuxième ballon, il est au duel avec Ciellessen et le portier hollandais doit sortir devant lui. Moins de 15 secondes plus tard, il est le milieu parisien le plus bas sur le terrain :
En fin de match, lancé côté gauche, il tente un débordement sans espoir et se fait reprendre au bout de 10m. On arrive dans les arrêts de jeu, il est à l’agonie, le moindre dribble le dépose, même réussir des chandelles est devenu compliqué et le coup de sifflet final est une libération pour lui.
Alors, que retenir du match de Matuidi ?
Déjà, qu’il n’a pas su maintenir son niveau de jeu pendant toute la rencontre. Il ne faut pas se le cacher, il plonge complètement à l’heure de jeu et ses interventions qui étaient jusque là en avance sur l’adversaire sont désormais en retard.
A partir du moment où il ne pouvait plus faire ses projections et ses appels, Zlatan a du jouer plus bas, permettant à tout le bloc de l’Ajax de remonter. En première mi-temps, non seulement la présence du milieu français apportait du soutien aux attaquants mais il était en plus celui qui mettait en place le pressing parisien. Si Lucas et Cavani ont continué à presser efficacement sur les côtés (l’abnégation des deux joueurs est à souligner), l’axe s’est retrouvé exposé avec sa baisse de volume et le milieu de l’Ajax, sous l’eau jusque là, a refait surface.
Techniquement, on a retrouvé un joueur bien plus au niveau. Alors que sa prestation à Evian avait été inquiétante de ce point de vue là, il a été hier tout à fait correct, ne ratant qu’une seule passe sur ses cinquante tentées. Il n’a pas tenté l’impossible mais a réussi des passes verticales de plus de 30m, ce qui n’est pas si courant dans le jeu actuel du PSG.
Au final, on est tenté de dire que le match de Matuidi est complètement à l’image de celui de Paris, des bons passages où une équipe domine nettement l’autre (efficacité défensive et jeu direct vers l’avant de la 1ère mi-temps) et d’autres où le coup de mou est terrible et le retour de bâton qui va avec bien visible (milieu en retard, manque de vivacité et de soutien devant au cours de la 2ème).