Sirigu : Comme trop souvent, le gardien international italien n’est pas décisif dans un grand rendez-vous. Il effleure suffisamment un tir de Ferreira-Carrasco pour le dévier sur sa barre transversale avant la mi-temps, mais ensuite il repousse un centre sur Kurzawa à l’heure de jeu, et il perd ses appuis trop rapidement sur le but de Martial alors que le tir était mal placé. Ce constat d’insuffisance devient lassant.
Van der Wiel : Le Néerlandais a été l’auteur d’un match neutre. Avec le ballon, le changement tactique à la mi-temps n’a rien changé pour lui puisque Lucas ne combine pas avec son latéral quand il est utilisé sur le côté : on l’a peu vu dans la moitié adverse. Sans ballon, il a été peu mis en danger, et si on a vu son adversaire du soir, Ferreira-Carrasco, briller par intermittences, c’était surtout quand ce dernier se recentrait. A son crédit, un très gros sauvetage devant Kurzawa à l’heure de jeu.
Camara : Parfois au bord de la rupture face à une ligne d’attaque monégasque que Jardim avait volontairement voulue tonique avec Ocampos titulaire à la pointe. Néanmoins, le vétéran de la défense n’a jamais craqué… Jusqu’à la 92ème, où il manque son intervention sur le but, échouant à dégager le ballon.
David Luiz : Lui aussi a manqué de tranchant sur l’action du but de Martial. Ce reproche vaut pour l’ensemble de son match : le Brésilien s’entête parfois dans des choix qui le mettent en difficulté, sur ses prises de balle et ses relances. David Luiz aime le ballon, mais il privilégie parfois trop la prise de risque au détriment de la sobriété défensive qui manque à une équipe qui peine à conserver un résultat.
Maxwell : Une performance assez constante, avec une présence bien dosée et pertinente dans la défense monégasque et deux bons centres à la clé, pour Cavani à la 37ème et vers Pastore à la 54ème. Peu mis en difficulté défensivement à une exception près, sur un cafouillage avec David Luiz au quart d’heure, sans conséquence, il a bien contenu Dirar puis Bernardo Silva.
Thiago Motta : Loin de son niveau de mardi contre Barcelone, l’Italien a traversé la partie sans influence sur son équipe. Bon point, le danger monégasque est essentiellement venu des côtés, signe qu’il a su protéger sa défense, à l’exception d’une perte de balle à la 25ème à trente mètres du but de Sirigu. En revanche, le capitaine parisien, pourtant intelligent et féru de tactique, n’a pas montré la voie à suivre à une équipe qui a évolué bien trop bas à 0-0 pour déstabiliser Monaco.
Verratti : Comme à Toulouse dans ce système, l’autre Transalpin du milieu parisien a eu une emprise plus limitée qu’à l’accoutumée sur le jeu de son équipe, et l’essentiel des décalages effectués sur passes ont été réalisés par d’autres. Averti alors qu’il a été chargé par Kondogbia avant le repos, le coup reçu sur cette action l’a contraint à laisser sa place à Bahebeck à la mi-temps : l’international espoir français n’a pas été le joueur le plus en vue de l’attaque parisienne mais il a joué juste et il sert parfaitement Lucas sur centre sur le but parisien. Encore décisif après sa passe décisive à Caen et son but à Toulouse.
Matuidi : l’ancien Stéphanois enchaînait sa troisième titularisation cette semaine comme Sirigu, David Luiz, Pastore et Cavani, et dans son cas cela s’est beaucoup remarqué. Comme le reste de son équipe, il a évolué trop bas alors que ses forces résident dans le pressing et ses appels de l’avant. Une belle récupération à l’énergie dans le dernier quart d’heure en position haute, signe toutefois que l’international tient de mieux en mieux la distance sur 90 minutes, mais au global son bilan est insuffisant ce soir. Averti à la 63ème.
Pastore : L’essentiel des passes-clé réalisées par son équipe sont parties de son pied droit. Très à l’aise et auteur de gestes techniques de haute volée, comme sa passe en cloche pour Cavani en première mi-temps ou son enchaînement petit pont-ouverture pour Lucas à la demi-heure, il a joué juste et aurait mérité de terminer avec plusieurs passes décisives au compteur. Il se consolera avec l’avant-dernière passe sur le but de Lucas, sur laquelle il décale bien Bahebeck dans la même position que mardi sur le but de Matuidi. Il a bien mérité son retour en sélection argentine. Incompréhensiblement remplacé à la 76ème minute alors qu’il semblait encore avoir des jambes, l’équipe a perdu son élément essentiel à sa sortie, remplacé par le cadavre du Yohan Cabaye qui avait été le meilleur joueur français de l’Euro 2012, notamment.
Lucas : Le Brésilien était sorti du match de Barcelone lessivé, et on a pu constater qu’il n’avait pas récupéré toutes ses jambes. Pertinent dans ses choix mais trop peu en vue, il a même complètement disparu après le repos et il a inscrit son but, seul et à bout portant au second poteau, au cœur d’une deuxième mi-temps qu’il traversait jusqu’alors comme un fantôme. A terminé comme mardi soir, très fatigué. La trêve internationale va lui profiter.
Cavani : Avec l’Uruguayen, on pense parfois avoir touché le fond en termes d’inefficacité et d’imprécisions techniques, tant la confiance lui manque actuellement. Dans ce registre, sa prestation contre Barcelone avait déjà fait enrager, mais son apport défensif avait au moins apporté un bon point pour contrebalancer le reste. Ce soir, il n’y a pas eu d’effort particulier sans ballon et l’analyse est rapide : avec le ballon, tout ce qu’a effectué le Matador s’est apparenté à une catastrophe, entre frappes ratés et crochets abominables. Même sa simulation de la 22ème minute était un cauchemar en termes d’exécution. Cavani voulait jouer dans l’axe : il y est depuis plusieurs matchs mais son nom est, lui, bien loin de la liste des buteurs. On aurait préféré ne pas le voir sur le terrain ce soir, ainsi il n’aurait peut-être pas enlevé le ballon, de la tête, à un Matuidi seul derrière lui pour le reprendre. Pas convoqué en sélection, on aurait également préféré qu’il prenne part au voyage, histoire de le voir changer un peu d’air.
Blanc : Suite à la blessure de Verratti et à l’entrée de Bahebeck à la mi-temps, l’entraîneur parisien avait fait le bon choix en ré-organisant son équipe en 4-2-3-1. Problème : son bloc évoluait bien trop bas, surtout vu le score pendant les trois quarts du match, avant de reculer encore davantage après le but de Lucas, pour le résultat qu’on sait. La sortie de Pastore, qu’il a justifié par de la fatigue chez l’Argentin alors qu’il avait encore du jus et qu’un Lucas, lui, était bien exténué, a dérouté tout le monde
Iaro