80 ultras parisiens ont été refusés par le PSG au Camp des Loges à l'occasion du match de la réserve contre l'ESSG. Ils ont donc chanté de dehors, sans pouvoir voir le match avant de voir les joueurs les remercier de leur soutien en fin de match.
80 ultras parisiens (Auteuil et Boulogne mélangés) étaient présents en fin d'après-midi au Camp des Loges pour assister au match de la réserve du PSG contre l'Entente Sannois Saint-Gratien (CFA). Bloqués à l'entrée par les stadiers, ils n'ont pas pu rentrer et ont suivi le match de dehors, chantant sans vraiment voir le match et surveillés par la police et quelques CRS. Aucun incident n'a eu lieu et les joueurs sont même venus saluer et chanter avec les ultras à l'issue du match, sous l'oeil de la police.
Dès l'arrivée au Camp des Loges, la présence d'environ 80 ultras parisiens ne pouvait pas être loupée. Massés devant la grille d'entrée du vétuste stade Georges-Lefevre, l'accès leur est refusé par les stadiers présents, de la même manière que pour les matches des féminines à Charléty. Bloqués devant l'entrée, nous nous faufilons au milieu d'eux et reconnaissons d'ailleurs quelques têtes de l'époque où nous fréquentions les parcages de France et d'Europe. Arrivés devant les stadiers, le simple fait de signifier que nous ne sommes pas du groupe nous permet de rentrer et nous offre des "Bonjour monsieur" de la part d'un personnel soudain bien obséquieux. Au loin, une interrogation qui en dit long sur la situation résonne : "Mais pourquoi ils ont le droit de rentrer et pas nous ?"
La situation ne se décante pas pour les malheureux restés dehors et ils vont devoir suivre le match de derrière les palissades jouxtant le terrain d'honneur où se joue le match. Autant dire qu'ils ne peuvent rien voir, à l'exception d'un petit angle vers le poteau de corner qui doit offrir une vision d'environ un quart du terrain. Ils se masseront finalement là, débordant sur la chaussée.
Malgré cette situation précaire, ils restent sur place et chantent. Les encouragements faiblissent par moment mais ne disparaissent jamais et les légitimes revendications alternent avec les chants de soutien, bien plus nombreux. A quelques moments, on voit les ultras se balader le long de la clotûre pour tenter de rentrer et les cerbères les suivent, de l'autre côté de la clotûre. Effectivement, le grillage a été un peu secoué, deux pétards ont éclaté, quelques fumigènes ont été craqués mais le déploiement de sécurité fait sourire quand on voit la menace : l'habituelle dizaine de stadiers (présence obligatoire depuis PSG/Red Star 2007 et le débarquement des indépendants parisiens), autant de policiers en civil, la police nationale, des CRS, etc.
En fin de match, on atteint le paroxysme du ridicule. Le PSG vient de s'imposer 2-1 sur le terrain et les joueurs traversent d'eux-mêmes tout le terrain pour aller saluer les 80 malheureux restés dehors. On assiste donc à cette scène suréaliste : les 11 joueurs de la CFA remercient et chantent avec les 80 ultras restés dehors, sous l'oeil de la police qui surveillait les supporters depuis l'intérieur du Camp des Loges.
Après ces quelques minutes de communion, chacun repart de son côté, les joueurs vers le vestaire et les supporters vers le parking, suivis par la police en civil. Une dernière photo souvenir dans le parking pour quelques uns d'entre eux, d'autres qui ramassent leurs cadavres de bières et tout le monde se disperse petit à petit, dans le calme.
NB : La photo d'illustration est tirée d'un autre match.