Le Conseil de Paris a adopté ce mardi un vœu symbolique contre la vente du Parc des Princes au PSG, mais de nombreux élus se sont abstenus et l'opposition commence à questionner cette position de la majorité présidée par Anne Hidalgo.
Dans un entretien accordé ce mardi à Ouest-France, la maire de Paris Anne Hidalgo a réaffirmé sa volonté de ne pas vendre le Parc des Princes au PSG, qui n'est que locataire du stade appartenant à la ville. « J'aime le foot, j'aime mon équipe. Je le répète : nous sommes prêts à étudier et accompagner des transformations du Parc. Je le redis aussi une bonne fois pour toutes : il n'y aura pas de vente du Parc des Princes, c'est le patrimoine des Parisiennes et des Parisiens. Le sujet est clos », a-t-elle assuré.
Le Conseil de Paris réaffirme l'appartenance du Parc à la ville
Ce mardi 6 février se tenait le premier Conseil de Paris de la semaine. Ce Conseil est composé de 163 conseillers et a été renouvelé lors des élections municipales de 2020. Il est présidé par Anne Hidalgo, réélue à sa tête le 3 juillet 2020 par une majorité de 96 voix sur 163, mais est composé de toutes les couleurs politiques. Trois débats étaient au menu du jour, dont l'avenir du Parc des Princes, que le PSG souhaite racheter, sans succès pour le moment. L’équipe d’Anne Hidalgo a ainsi soumis ce mardi au Conseil de Paris un vœu visant à « réaffirmer l’appartenance du Parc des Princes au patrimoine de la Ville de Paris ».
Ce voeu, qui n'est pas décisoire et ne produit pas d'effet juridique, avait aussi pour but de soutenir l'idée que « l'adaptation du stade aux besoins du PSG, soit réalisée dans le cadre d'un montage satisfaisant toutes les parties mais n'impliquant pas sa cession » et que « ces travaux d'extension se fassent sans financement de la Ville de Paris en dehors de ceux relevant du propriétaire ». De son côté, le PSG refuse de mener des travaux d'extension et de modernisation, très coûteux, pour un stade dont il n'est que locataire. Nasser Al-Khelaïfi répète que son club veut acheter le Parc des Princes et que s'il n'y parvient pas, il construira un nouveau stade ailleurs.
L'opposition craint de voir le PSG quitter le Parc
Après la prise de parole des différents conseillers du Conseil de Paris, le voeu soumis par Anne Hidalgo a été adopté avec 64 votes pour mais 86 abstentions. Si ce voeu n'a aucune valeur juridique et est plus symbolique qu'autre chose, il acte quand même le fait que ce n'est plus seulement Anne Hidalgo et son équipe qui s'opposent à la vente du Parc des Princes, mais la Ville de Paris. Le fait que 86 conseillers se soient abstenus de voter prouve toutefois que le sujet divise le Conseil de Paris, tout le monde n'étant pas sur la même ligne que la majorité présidée par Anne Hidalgo.
« Le risque majeur est de voir le PSG quitter le Parc » et que la municipalité soit obligée d'« assumer tous les coûts d'investissement pour un stade vide », a par exemple mis en garde Jérémy Redler, le maire LR du 16e arrondissement de Paris, qui s'est abstenu de voter et s'est surtout dit favorable à une reprise du dialogue avec le PSG : « Le PSG appartient tout autant que le Parc au patrimoine parisien. Si le club quitte le Parc, que va devenir le Stade ? La position du bon sens est la poursuite du dialogue avec le PSG ».
Et même au sein de la majorité plurielle d'Anne Hidalgo, certains ne sont pas sur la même longueur d'onde. C'est le cas des écologistes, qui estiment que la Ville reste trop vague sur qui devra payer les travaux de rénovation du stade si le PSG reste au Parc. Les écologistes ont ainsi proposé un vœu beaucoup moins ambigü que celui proposé par les équipes d'Anne Hidalgo où il était question que la ville « refuse catégoriquement toute proposition d’achat du stade du Parc des Princes et laisse à la charge du PSG le financement des travaux du Parc des Princes ». Un voeu qui a été rejeté à main levée ce matin.