Makelele revient sur PSG/MU : «Moi à 2-1, je serais resté derrière»

Thomas Tuchel l'a déjà dit, il ne goûte que très peu aux analyses des anciens joueurs du PSG sur l'élimination parisienne face à Manchester United, qu'il estime n'être qu'un accident qui ne s'explique pas. Qu'importe, Claude Makelele est revenu sur cet échec au micro de William Gallas, pour RMC Sport. Et pour l'ancien milieu de terrain (2008-2011) et entraîneur adjoint (2012-2014) du PSG, l'équipe de Tuchel n'a pas adopté la bonne stratégie en deuxième période alors qu'elle était menée 2-1. Pour lui, Paris aurait dû attendre derrière et planter des banderilles en contre.

«Moi à 2-1, j'aurais dis : "ok les gars, on n'est pas bien aujourd'hui", parce que c'est arrivé à Chelsea parfois qu'on ne soit pas bien en Champions League, hein ? Parfois je disais : "toi tu ne montes plus, toi tu ne montes plus, on reste ici". Pourquoi ? Parce que vous avez des joueurs qui vont vite, et ces joueurs-là techniquement ils sont bons, mais ils ont besoin d'espaces. Manchester, deuxième équipe ou pas troisième équipe, on s'en fout. On se met derrière, on va les faire venir un tout petit peu, parce qu'ils sont obligés de venir. »

Toujours avec le même franc-parler, il continue : «A 2-1, qu'est-ce qu'ils vont faire ces jeunes-là ? Ils vont vouloir pousser. "Bah viens". Un petit contre, une fois, pam ! Voilà. C'est exactement ce qu'ils avaient fait à Manchester, ils avaient joué en transition», a confié Makelele, avant de se remettre dans la peau du coach parisien, comme s'il parlait aux joueurs : «"Mais par contre on est solides. Oui on est le PSG, mais ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est de nous qualifier, le reste..."»

Venant de la part d'un ancien grand joueur, mais d'un entraîneur jusque-là assez quelconque, pas sûr que Tuchel apprécie la leçon. Claude Makelele a en tout cas confié qu'il avait «mal vécu» cette élimination, regrettant aussi qu'on ne parle en France «que de la Ligue des champions». Il a enfin donné son avis sur l'incapacité récurrente du PSG à aller loin en C1, et là aussi, Makelele estime que le PSG se complique trop la vie : «Ce n'est pas la compétition la plus difficile, mais la plus compliquée au niveau émotionnel. Après, il faut être efficace tout simplement. En sortant des poules, c'est "on gagne, on gagne". Il n'y a pas... tu comprends ce que je veux dire. On se met derrière, bah on se met derrière, mais on gagne. On doit mettre des coups, bah on met des coups, mais on gagne. On ne se rappelle que des gens qui gagnent et qui arrivent à la fin et soulèvent la coupe. Dix ans après, on se souviendra d'eux que s'ils ont pris la coupe ou sont arrivés en finale ou en demi.»