Cinq ans après, le PSG vient de réaliser un doublé champion de France U17 et U19 Nationaux. Après être revenu mercredi et jeudi sur la situation actuelle des 22 titulaires lors du sacre 2011, voici venu l'heure du bilan.
Le principal objectif atteint
Le rôle d’un Centre de Formation est de former des joueurs professionnels et, partant de ce postulat, il est logique d’affirmer que celui du Paris Saint-Germain a plutôt bien rempli sa fonction. D’un point de vue purement statistique, les chiffres le démontrent avec pas moins de vingt contrats professionnels signés sur les vingt-deux finalistes à l'issue de leur formation au PSG. Passé ce simple constat, le tableau est cependant plus sombre et bon nombre de ces joueurs n'ont pas eu (encore) la carrière escomptée.
Être pro au PSG n'est pas une fin en soi
Douze des vingt-deux finalistes en 2011 ont signé un contrat pro au PSG. Pour autant, ils sont une majorité à ne pas avoir disputé la moindre minute en équipe première : Maignan, Ikoko, Yaisien, També, Kamghain et enfin Sabaly. On pourrait inclure dans cette liste Landre (forfait pour la finale 2011, 1 match en pro), Areola (2 matches) et Conte (1 match). Aujourd'hui, seuls Sabaly et le portier international peuvent encore prétendre à jouer un rôle au club dans les années à venir.
Déjà annoncés comme de gros espoirs en 2011, Rabiot et Ongenda peuvent se targuer d'être actuellement les seuls membres à part entière du groupe pro (même si leur situation au club est diamétralement opposée). Un troisième nom se dégage avec Kimpembe, actuellement quatrième défenseur central et non retenu dans le groupe pour les phases finales à l'époque. A l'image de Kebano qui est allé chercher du temps de jeu dans un autre club (Charleroi), Bahebeck pourrait quant à lui être transféré définitivement cet été sans être parvenu à réellement s'imposer au PSG.
Parmi les joueurs qui étaient sur le banc lors de la finale 2011 ou absents de la feuille de match, on retrouve quatre joueurs qui ont signé pro un an pour encadrer la CFA : Gérard (joli geste de la part du club parisien après ses graves blessures au genou), Arrondel, Lacazette et Lambèse plus récemment. En attendant de connaître l'avenir de l'international haïtien, on peut souligner qu'ils ont tous réussi à plus ou moins rebondir, en particulier Lacazette, auteur d'une grosse seconde partie de saison avec son club de Munich 1860.
Le spectre des blessures
Malheureusement, à l'heure du bilan, la liste des joueurs qui ont vu leur progression freinée par des blessures est très longue :
- Fezui : alors qu'il avait tapé dans l'oeil des recruteurs parisiens au plus jeune âge, le milieu défensif voit ses années parisiennes se résumer malheureusement à une succession de pépins physiques
- Sainrimat : repositionné sur le côté gauche, le jeune attaquant réalise un très bon début de saison qui lui vaut d'être appelé en Equipe de France. Malheureusement, sur une action anodine, il se blesse gravement et reste écarté des terrains de longs mois
- Gérard : entre 18 ans et 20 ans, le talentueux milieu offensif est victime de deux ruptures des ligaments croisés du genou gauche
- Takerboucht : meilleur joueur parisien de la finale U17 2010, le jeune latéral se blesse très régulièrement au cours des saisons suivantes
- Samnick : en progression, le défénseur central réalise de bonnes prestations en équipe réserve avant d'être victime d'une grave blessure au genou
- Honoré : le milieu relayeur est lui-aussi victime d'une rupture des ligaments croisés du genou lors de sa dernière année de contrat stagiaire au PSG
- Mimoun : international tricolore U16, l'ancien pensionnaire de l'INF Clairefontaine se blesse gravement à six mois de la fin de son contrat aspirant (non conservé par le PSG)
Si plusieurs de ces "malchanceux" sont aujourd'hui tout de même professionnels (Samnick, Gérard ou encore Takerboucht), l'exemple le plus triste est sans aucun doute celui de Kamghain (photo) qui signe son premier contrat pro au PSG durant l'été 2009 et martyrise alors les défenses adverses gâce à son incroyable vitesse. Un an plus tard, il se blesse gravement au genou et peine alors à retrouver son niveau à l'image de sa finale U19 2011. Victime d'une rechute lors de sa première année en Belgique, il évolue aujourd'hui à Poissy (1 match en CFA).
Le départ à l'étranger, un pari (très) risqué
Non conservés par le PSG, plusieurs joueurs ont ténté de rebondir dans la foulée à l'étranger : Chemin (Dunfermline, Ecosse), Rajsel (NK Celje, Slovénie), Samnick (Bari, Italie), Latour (Virtus Entella, Italie), Yaisien (Bologne, Italie) ou encore Banvo (Blackpool, Angleterre). Malheureusement, l'expérience s'est avérée bien souvent un échec puisque aucun joueur n'a réussi à s'imposer dans son nouveau club et la grande majorité ont résilié par la suite leur contrat. Aujourd'hui, Chemin et Yaisien sont en fin de contrat en CFA 2, Banvo sans club, Rajsel en deuxième division belge (avec de bonnes statistiques), Samnick en National tandis que Latour tente de rebondir avec la réserve de l'Espanyol.
L'exemple le plus frappant concerne sans aucun doute Boccara qui, lors de sa première année de contrat stagiaire, réalise une première saison remarquable avec l’équipe réserve du PSG et signe dans la foulée un contrat pro en faveur de l’Ajax Amsterdam. Le milieu défensif est alors au centre des attentions mais la belle histoire tourne très rapidement au vinaigre. Prêt complètement manqué à l’Evian Thonon Gaillard, résiliation de son contrat, l'ancien international U19 Oranje évolue actuellement à l'Hapoel Jerusalem (deuxième division israëlienne) et il cumule une minute de temps de jeu en 2016...
Il convient cependant de nuancer ce constat en rappelant que certains joueurs ont cependant réussi à lancer leur carrière à l'étranger : Diarra (Odense, Danemark), Bourdin (Cercle Bruges, Belgique), Héry (Carlisle, Angleterre) ou encore Bambock (Huesca, Espagne).
Les éternels espoirs
Parmi les finalistes 2011, ils sont plusieurs à l'époque à être considérés comme de gros espoirs du club parisien : Mbaka (photo), Honoré ou encore les trois seuls joueurs déjà professionnels (També, Kamghain, Yaisien). Aujourd'hui, seul També a signé un contrat pro de longue durée dans un club renommé (Genoa, Série A) après plusieurs années de galère en Belgique et aucun match avec l'équipe première du PSG.
Chez les autres, le constat est terrible avec une poignée de minutes pour Kamghain en CFA (Poissy), des rencontres en CFA2 pour Yaisien (FC Lorient), la seconde division australienne pour Mbaka (South Melbourne) et enfin la troisième division chypriote pour Honoré (Alki Oroklini). Entre blessures et mauvais choix, ces exemples montrent à quel point le statut de "grand espoir" est fragile.
Quid des finalistes 2016 ?
Si le bilan établi montre bien à quel point le lancement d'une carrière professionnelle peut s'apparenter à un parcours du combattant, il semble cependant raisonnable de prétendre que se trouvent parmi les finalistes 2016 des éléments capables de jouer dans l'avenir un véritable rôle au PSG.
Avec leur intégration au groupe pro, Edouard, Georgen ou encore Ikoné ont tout pour franchir un nouveau pallier la saison prochaine et confirmer les espoirs placés en eux et ce même si notre bilan montre une nouvelle fois que le talent seul ne suffit pas...
Pour rappel, nous avons publié deux articles dans la semaine sur le sujet :