Après sa victoire 31-27 au match aller en quart de finale de Ligue des Champions, le PSG Hand a pris une sérieuse option sur la qualification avant de recevoir Kiel pour le match retour ce mercredi. Le capitaine parisien, Luka Karabatic, a donné de son temps pour répondre à quelques-unes de nos questions en préambule de l’un des matches les plus importants de sa saison.
Au match aller face à Kiel, vous avez remporté le match avec quatre buts d’avance. Avec quel sentiment allez-vous aborder le retour ?
« On s'attend vraiment à un gros combat »
« C'est un peu piégeux. On est très content d'avoir gagné de quatre buts à Kiel, évidemment, parce que c'est un exploit. Si on nous avait dit avant le match qu’on pouvait gagner seulement d'un but, on aurait signé tout de suite. L'objectif n’était pas forcément de gagner, mais de se donner une chance au match retour, d'être toujours dans les clous. Il se trouve que là, on gagne de quatre buts, donc c'est un peu inattendu. Donc oui, on a la sensation d'avoir un fait le job, mais pas du tout. J’ai déjà été aussi dans cette position où tu perds le match aller chez toi et derrière ta motivation est décuplée. Donc je sais qu’ils vont arriver avec beaucoup d'envie et je pense que ça va être encore plus dur. On s'attend vraiment à un gros combat. »
Est-ce qu’affronter Kiel, qui est un ogre allemand, quatre fois champion d'Europe, qui a beaucoup de fois affronter le PSG, a une saveur particulière pour vous ?
« C’est sûr qu'affronter Kiel dans le monde du handball européen, c’est ce qu’il se fait de mieux. C'est un club emblématique, une salle emblématique. Donc voilà, les jouer ce n'est jamais anodin et c'est vrai que ça arrive chaque année. C'est aussi une équipe qui est toujours dans les phases finales et qui dispute le titre de champion d'Allemagne avec de grands joueurs. Forcément, c'est toujours particulier d'affronter Kiel. On sait que c'est quelque chose de prestigieux et on a aussi conscience de ça. »
L’an dernier, vous sortez en quart de finale face à cette même équipe de Kiel. Est-ce que vous nourrissez un peu un sentiment de revanche par rapport à la saison dernière et à l'élimination ?
« On a été vraiment méticuleux dans notre préparation »
« Non, je n'irai pas jusque-là, parce que l'année d'avant, on les avait battus. On sait que voilà, il y a eu ça. C'est parti dans les deux sens. Au contraire, on a été méfiant. On savait qu'on allait affronter une grande équipe qui nous avait sortis de l'année d'avant. Donc, en ce sens-là, on a été vraiment méticuleux dans notre préparation. On a tout fait pour aborder le match dans les meilleures conditions et je pense que ça nous a vraiment aidé dans la construction de cette rencontre et réussir à faire un résultat là-bas. Après voilà, cette semaine, entre les deux matches, elle est essentielle et on doit continuer à avoir cette même concentration, ce même engagement dans notre préparation pour essayer de refaire un match similaire chez nous. Mais de toute façon, on a une telle motivation pour aller au Final Four que peu importe l'adversaire qui en face, c’est vraiment ça qui nous pousse. »
Cette saison, vous finissez premier de la poule. Est-ce qu’il y a une réelle différence dans la préparation de ce match quand tu ne disputes pas les huitièmes de finale ?
« Oui, c'est sûr que d'avoir deux matchs en moins, ce n'est pas du luxe parce qu'on sait qu'on a des saisons qui sont très longues, qu'on joue beaucoup de matchs. Après, on l'a vu, ça nous a un peu sortis de notre rythme de jouer deux fois par semaine, comme on en avait l'habitude depuis le début de la saison. C’est vrai que là, on a été dans une phase où il y avait moins de rencontres et de temps en temps on a eu un peu de mal à garder notre rythme.
Mais maintenant je pense que c'est une bonne chose. Après, on l'a vu finir premier, deuxième ou troisième. Finalement, on affronte Kiel en quart, alors que Magdeburg a fini derrière nous et affronte une équipe un petit peu plus faible. Donc à ce niveau-là, je pense qu'on n'a pas forcément eu de chances au niveau des tirages. Par contre, on a l’avantage de jouer chez nous le match retour et je pense que c'est aussi pour ça qu’on s’est battu pour la première place, parce que ça peut avoir un grand rôle dans un quart de finale. En tout cas nous, on essaye de servir de ça. »
Vous parlez de l’avantage de jouer à domicile. Au match aller, les supporters de Kiel étaient bouillants. Attendiez-vous à un soutien particulier de vos supporters ici ?
« Ce sera un des plus gros matches de la saison »
« J’attends que la pression soit inversée. C’est vrai que là-bas ça a été dur. C'est un public qui pousse beaucoup, qui met beaucoup de pression sur les joueurs, sur les joueurs adverses, sur les arbitres, ce qui en fait vraiment un environnement hostile pour l'équipe qui visite. J'espère qu'on arrivera à inverser ça ici, à Coubertin, qui est une grande ambiance.
Ce sera un des plus gros matches de la saison. On sait que jusqu'à présent, on a réussi à faire de très belles choses ici devant notre public, qui répond toujours présent et qui pousse vraiment fort. Franchement, on a vécu de très belles ambiances qui nous ont galvanisés. On voit que ce n'est pas pareil quand tu joues chez toi devant ton public, devant ta famille, des supporters et ça peut vraiment faire une différence. Donc c'est à nous de nous servir de ça, de cette énergie supplémentaire pour nous permettre d’aller chercher la qualification. »
Pour le Final Four, il y a aussi le Barça encore en course. Vous préférez les jouer au tour suivant ou en finale ?
« De toute façon, si tu veux gagner, tu dois être capable de battre chaque équipe. Donc moi, je ne me pose pas trop la question pour l'instant. L’objectif est vraiment d'essayer de passer ce quart de finale, de faire un grand match à Coubertin mercredi, et pouvoir se qualifier pour ce Final Four. L'année dernière, on n’a pas réussi à se qualifier. On sait que c'est, comme je l'ai dit, un objectif majeur pour nous. Donc le premier objectif, il est là. Si on arrive à faire ça, on verra les équipes qui y seront. Il y aura un tirage au sort. Il y aura plein de choses, mais je ne préfère pas y penser pour l'instant parce que pour moi, on peut très bien se faire sortir, donc il faut vraiment se concentrer sur le jour d'après, l'entraînement d'après et bien se préparer parce qu’on en aura besoin. »
Est-ce que, pour faire le parallèle avec le football, la Ligue des Champions apparaît comme une obsession pour le PSG Hand ?
« C'est un objectif de gagner cette Ligue des Champions »
« Non, je n’irai pas jusqu’à dire que c'est une obsession. Mais c'est un objectif clairement affiché à chaque saison. De toute façon, quand tu joues dans un des meilleurs championnats européens avec des champions, forcément derrière, c'est un objectif de gagner cette Ligue des Champions. Après, nous, on a un format particulier, ça se joue sur un week-end, sur un Final Four. On sait que c'est très instable et c'est toujours dur. Le premier objectif est d'atteindre le Final Four. C’est toujours une première étape et on sait qu'une fois cet objectif rempli derrière, il peut se passer plein de choses. Mais oui, forcément, on a toujours cet objectif de gagner la Ligue des Champions. »