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Le match, la pression, la progression de son équipe, Vitinha, etc, la conf' complète de Luis Enrique avant Dortmund/PSG

Publié le mardi 30 avril 2024 à 23:17 par Arthur Verdelet
C'est un Luis Enrique moins rayonnant qu'avant Barcelone/PSG qui s'est présenté en conférence de presse. Plutôt sur la défensive et taclant les journalistes dès le début, il a répondu à bon nombre de questions mais a surtout évoqué le contexte du match, pas beaucoup le jeu au final. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.

Vous avez souvent souhaité chasser la pression depuis votre arrivée au PSG. Au vu des résultats des deux matches contre Dortmund lors de la phase de groupes (2-0, 1-1), tout autre résultat qu'une qualification serait-il vu comme une déception ?

« Je crois que, pour les quatre équipes qui sont en demi-finales, n'importe quel autre résultat qu'une qualification pour la finale serait une déception. Pour les quatre équipes. Sans aucun doute. Ce n'est pas différent pour nous. »

Toute la presse fait du PSG un immense favori de cette demi-finale. Est-ce un avantage ?

« (Rire) Vous voyez, c'est la preuve que la presse ne connaît presque rien au football (sourire). Je suis désolé (dans un sourire et en français). C’est mon argument depuis fort longtemps. Ce m’est égal. Ce qui est beau, c'est de profiter d'un match spécial, dans une ambiance unique en Europe, et d’avoir l’occasion d’offrir une grande joie à nos supporters en nous qualifiant pour la finale. C’est ce que nous avons gagné au fil des matches précédents et il faut en profiter. »

Barcelone-PSG et Dortmund-Atlético de Madrid ont donné lieu à des matches échevelés et très ouverts. Le fait d'être aux portes de la finale peut-il occasionner des duels plus fermés ?

« Ni Dortmund ni le PSG ne vont changer de façon de jouer »

« (Il dit à son traducteur qu’il a compris la question posée en français) Je pense que ça va être assez similaire aux quarts de finale. Ni Dortmund ni le PSG ne vont changer de façon de jouer. Ce n'est pas dans notre manuel de spéculer. Dortmund est pareil. Nous allons essayer de gagner ce match avec notre football. Je pense que cela sera spectaculaire, et sympathique à suivre pour les supporters et les amateurs de football par extension. Il y aura des buts, vu la capacité des deux équipes à se procurer des occasions. »

Vous êtes entraîneur depuis plus de douze saisons. À titre personnel, est-ce une des périodes les plus excitantes de votre carrière ?

« Nous avons senti le soutien de tout le monde dès notre arrivée. Je crois que nous sommes toujours dans un processus d’amélioration. Nous sommes au début du projet. Nous avons amélioré nos performances au fil de la saison. Il reste un mois de compétition et nous sommes encore en lice pour tout remporter. La Ligue des champions est la plus excitante de toute, c’est sûr. Les quatre équipes encore en lice peuvent aller en finale. Il va falloir gérer nos émotions, ne pas être rattrapé par la pression, être ambitieux. Il ne faut pas voir la pression comme une menace. Je dirais que nous vivons une période presque parfaite. »

En décembre, ici même, vous nous disiez que votre équipe serait meilleure en février 2024. En quoi votre équipe a-t-elle progressé le plus ?

« Je vous l’avais dit ici, à Dortmund, vous vous en souvenez ? (Sourire) Dans tous les aspects. Seuls deux joueurs ne peuvent pas être avec nous pour ce match : Sergio (Rico) et (Presnel) Kimpembe. Nous sommes meilleurs sur le plan défensif, en attaque. Mais on peut encore s'améliorer, sans aucun doute. C'est notre manière de gérer une équipe : en étant exigeant. Nous avons su surmonter des moments où nous avons été menés ou en infériorité numérique, mais nous avons su faire preuve de caractère. La ligne qui sépare la victoire de la défaite dans ce genre de compétition est très fine et se rétrécit d’année en année (il le mime). Je suis sûre que tous les détails compteront dans cette confrontation. »

Vous allez évoluer sous le « Mur Jaune » du Signal Iduna Park demain (mercredi) soir. Comment préparez-vous vos joueurs à subir la pression de ce stade ?

« Au cours de la saison, vous faites face à différents scénarios. Quand vous évoluez dans un tel stade, vous devez en profiter. La séance d’entraînement du jour doit permettre de prendre conscience d’où vous êtes et du joueur de football que vous êtes et de ce que vous allez vivre demain. Il faut accepter toutes les caractéristiques liées aux victoires et aux défaites. Nous poursuivons notre processus d’amélioration et je crois que nous sommes prêts à faire deux grands matches, à l’aller comme au retour, et à gagner les deux. C’est notre objectif. »

Il y a un domaine dans lequel votre équipe reste en difficulté, le domaine aérien. Comment remédier à ça face à une équipe dominante ? Est-ce notamment en forçant Gianluigi Donnarumma à forcer sa nature et à sortir plus loin de son but ?

« Si nous arrivons à donner une vitesse endiablée pour priver Dortmund du ballon,  nous les mettrons en difficulté »

« C’est évident que toutes les équipes ont leurs faiblesses. Mais, je pense toujours que mon équipe est la meilleure. Nous avons des points faibles que nous essayons de corriger. Nous ne sommes pas parfaits. Nous avons perdu des matches cette saison. Mais notre objectif est de jouer le genre de matches où nous sommes les meilleurs. Ça passe par ce petit objet rond qui se balade sur le terrain. Si nous arrivons à donner une vitesse endiablée pour priver Dortmund du ballon,  nous les mettrons en difficulté. C’est le même objectif pour chaque match. »

Estimez-vous que la victoire renversante obtenue à Barcelone (4-1) en quarts de finale a-t-elle libéré le PSG d'un poids ?

« J’espère que c’est une libération. Nous avons fait quelque chose qui n'avait jamais été fait (pour le club), en se qualifiant après avoir perdu le match aller à domicile. Mais j'ai l'expérience pour savoir qu’il faut être à nouveau compétitif demain (mercredi), et que ce qui s'est passé, notamment lors de la phase de groupes, ne sert pas à grand-chose. Pendant cette phase de groupes, nous avons été incapables de gagner à l'extérieur, et nous avons gagné à Barcelone et à Saint-Sébastien (en 8es, 2-1). L’histoire peut se répéter ou pas. Il ne faut pas spéculer et gagner dès demain. Notre objectif n'est pas de penser qu'il y a un match retour au Parc des Princes. Notre objectif est d'être courageux. Une qualité que mon équipe possède depuis le premier jour. »

Vous entraînez l’une des équipes les plus jeunes de la Ligue des champions. Est-ce une fierté ? Cela entraîne-t-il une gestion particulière de ce type de rencontres ?

« Je n'ai jamais fait un onze, ni en Ligue des champions ni en Coupe du monde en pensant à l’âge des joueurs »

« C'est drôle. Si nous perdons, c'est parce que ce sont des jeunes, et si nous gagnons, c'est parce que nous avons de la chance ou autre chose. L'âge n'est pas important. Ça se perçoit dans toutes les disciplines. Regardez le vélo : il y a des cyclistes de plus en plus jeunes. Les jeunes sont super prêts malgré les critiques que l’on entend. Je n'ai jamais fait un onze, ni en Ligue des champions ni en Coupe du monde (lorsqu’il était sélectionneur de l’Espagne) en pensant à l’âge des joueurs. Je pense à leur maturité et à la façon dont ils s’entraînent et jouent. S’ils ont le niveau, qu’ils aient 55 ans ou 16 ans n'est pas important. Que nous l’emportions avec des jeunes ou des joueurs d'expérience, peu importe. Cette statistique est une bonne chose pour le futur de cette équipe. Être à ce stade de la compétition avec l’effectif le plus jeune, c’est bien. »

Êtes-vous impressionné par l'importance prise par Vitinha dans votre équipe ? Aimeriez-vous qu'il soit encore plus impactant offensivement, au vu de sa qualité de frappe ?

« Je crois sincèrement que Viti réalise une saison incroyable. Il est à la hauteur des meilleurs milieux du monde cette saison. Il est capable de jouer à tous les postes, ailier, à l'intérieur, numéro 6. C’est quelque chose que nous valorisons énormément. Il est capable de marquer, effectivement. Mais il s'est amélioré sur un aspect où je pense avoir une responsabilité : son niveau défensif. Il est très fort pour suivre son adversaire sans quitter son poste. C’est un des meilleurs joueurs de l'effectif cette saison, sans aucun doute. »

Vous avez déjà dit que vous ne comprenez pas la pression qui suit le PSG, un club qui n'a jamais remporté la Ligue des champions. Quelle est la pression pour ce match ?

« C'est la pression que chacun veut mettre. Nous sommes enchantés d’être là. Moi, je suis enchanté par une telle pression. Mais si tu n'es pas capable de la gérer comme joueur, membre du staff technique ou médical ou dirigeant… J'ai vécu ça dans de grands clubs durant de nombreuses années. Chacun vit ça à sa manière. Je bénis cette pression. Si on pouvait jouer tous les ans une demi-finale de Ligue des champions, je serais ravi. Ce serait très positif pour le PSG et pour moi, en tant qu’entraîneur. »


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