C’est un Luis Enrique semble-t-il reposé et avec le sourire qui s’est présenté en conférence de presse ce samedi, à la veille de la réception de Lyon, lors de la 30e journée de Ligue 1. L’entraîneur espagnol du PSG est rapidement revenu sur les heures qui ont suivi le succès à Barcelone en Ligue des champions, avant d’évoquer Lyon. Un adversaire que Paris va retrouver en finale de Coupe de France, l’un des trois objectifs majeurs de la fin de saison. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Au micro de PSG TV :
Vous faites de la gestion des émotions une priorité. Avez-vous réussi à faire retomber l’euphorie après cette qualification ?
« Nous avons eu quelques jours de repos pour analyser et assimiler tout ça. Nous abordons une fin de saison très excitante. Je suis content pour l’équipe et les joueurs parce qu’ils ont travaillé pour ça. »
Vous retrouverez Lyon, votre adversaire ce dimanche en Ligue 1, en finale de Coupe de France le 25 mai, à Villeneuve-d’Ascq. Est-ce un moyen de préparer ce rendez-vous ?
« Les circonstances font que nous les rejouerons en finale de Coupe. C’est un bon test pour voir le niveau, oui. Ils restent sur une série incroyable et c’est l’équipe qui a obtenu les meilleurs résultats de la Ligue 1 sur ses dix derniers matches. Ils ont des joueurs de grande qualité et c’est une équipe bien préparée. »
Depuis l’arrivée de Pierre Sage, l’OL a bien relevé la tête. Quel regard portez-vous sur cette équipe ?
« La position qu’ils occupaient en début de saison était curieuse. Ils sont longtemps restés derniers. Est arrivé un entraîneur qui a beaucoup amélioré l’équipe et les a approchés de l’Europe. Ils ont un groupe avec des qualités individuelles de très haut niveau et ils fonctionnent mieux collectivement ces derniers temps. Ils sont dans une très bonne période. »
En conférence de presse :
Quelques jours après l’exploit à Barcelone (4-1) en quarts de finale retour de Ligue des Champions, comment comptez-vous vous relancer dans un championnat que vous dominez de la tête et des épaules ?
« Bonjour. Nous entrons dans le dernier mois et demi de compétition. Nous sommes en train de remplir nos objectifs. Donc nous travaillons avec beaucoup d’enthousiasme, d’envie et de sérieux. »
Avez-vous envie d’être champion le plus vite possible en Ligue 1 afin de vous concentrer sur le reste de vos objectifs ?
« Non, ce n’est pas une urgence. L’objectif a toujours été le même : être compétitif à chaque match et essayer de tous les gagner. Après, que l’on soit sacré en Ligue 1 dans deux, trois ou quatre matches, nous continuerons à être une équipe compétitive. Les compétitions dans lesquelles nous sommes encore engagés, donc la Coupe de France et la Ligue des champions, nous obligent à le rester. »
« Qui va être déterminant durant le mois et demi qu’il reste ? Les joueurs doivent tous être prêts à aider l’équipe quand il le faudra. Ce ne sera peut-être que pour tirer un penalty »
Vous répétez avoir une grande confiance en les capacités de votre groupe. Est-ce que le match à Barcelone a toutefois changé le regard que vous portez sur certains de vos joueurs sur le plan mental ?
« (Il fait la moue et réfléchit) Je crois que l’une de mes fonctions prioritaires en tant qu’entraîneur est d’améliorer l’équipe et ensuite d’aider chaque joueur au quotidien pour qu’il devienne la meilleure version de lui-même. Le mérite ne revient pas à l’entraîneur mais à ses joueurs, qui acceptent ce que je dis et essayent de s’améliorer pour aider l’équipe. Je crois que nous avons grandi toute la saison et possédons encore une marge de progression. C’est quelque chose qui plaît à un entraîneur. Que son équipe évolue, grandisse. Des moments clés vont arriver et nous voulons être aussi prêts que possible. »
D’un côté, il y a la Ligue des champions avec trois potentiels matches en cas de finale à Wembley, et de l’autre la Coupe de France. Comment allez-vous gérer votre groupe avec ces deux objectifs en plus de la Ligue 1 ?
« Pour pouvoir être candidat à tous les titres, vous avez besoin d’un effectif large, de 23 joueurs minimum. C’est notre cas à Paris. Ils ont tous été importants cette saison. Qui va être déterminant durant le mois et demi qu’il reste ? Ils doivent tous être prêts à faire leur travail et à aider l’équipe quand il le faudra. Ce ne sera peut-être que pour tirer un penalty. Personne ne sait. Je crois que l’équipe continue de grandir et j’aime l’attitude de mes joueurs pendant les entraînements. »
Bradley Barcola a brillé à Barcelone. À quel point peut-il devenir un joueur indispensable pour le PSG ?
« Je crois que Bradley a été un pari de la direction sportive et du staff. Il est un joueur jeune, français, avec un potentiel physique et technique de très haut niveau. Mais gravir la marche au PSG est toujours difficile pour tout le monde, et en particulier les jeunes. Je me rappelle qu’après la défaite contre Newcastle, il avait subi beaucoup de critiques qui étaient injustes et éloignées de la réalité. Mais ce n’est pas parce qu’il a fait quelques matches à haut niveau qu’il ne faut dire que du positif le concernant. Il doit travailler jour après jour, ce qu’il fait très bien. Nous sommes ravis que les jeunes joueurs recrutés par le club aient ces bénéfices pour nous. Notre rôle est de les accompagner. »
Est-ce un avantage ou un inconvénient de retrouver Lyon en finale de la Coupe de France le 25 mai ? Qu’allez-vous tirer de ce premier duel ?
« Je ne sais pas si c’est un avantage ou un défaut. Je crois que ce n’est ni l’un, ni l’autre. Le match de demain ne ressemblera pas à la finale. Le contexte sera différent et l’importance également. Mais ce sera un bon test pour voir comment nous nous sentons contre la meilleure équipe de Ligue 1 sur les dix derniers matches. Ce sera un très bon test, oui. Mais, je ne sais pas s’il y aura des similitudes entre le match de demain et la finale. Une finale dépasse le reste. »
Vous avez parlé au début de la conférence de presse d’ambitions et d’objectifs. Le PSG vise-t-il un quadruplé historique ?
« Je crois qu’assis à cette même table, le jour de ma présentation, j’ai très clairement dit vouloir lutter pour tous les trophées. Nous sommes à un mois et demi de la fin de la saison et nous sommes toujours en vie dans chacune d’entre elles. C’était l’objectif et nous sommes en train de le réussir. Il faudra voir comment nous allons terminer cette saison, mais nous pouvons remporter tous les trophées, évidemment. »
« Je ne lis rien, zéro, zéro (rire). Je suis entraîneur depuis plus de dix ou douze ans désormais, et j’ai toujours été attaqué, vilipendé. J’aime bien ça et je l’assume »
Mardi, à Barcelone, vous avez dit que Kylian Mbappé avait été le leader indiscutable de l’équipe et que ça change tout quand il évolue de cette manière. Avez-vous constaté des moments où il était déconnecté ?
« Ce que j’ai vu ou pas, ça reste dans le vestiaire et entre mes joueurs et moi. Le reste, c’est un cirque. »
Qui préféreriez affronter lors d’une hypothétique finale : le Real Madrid ou plutôt le Bayern Munich ? Craignez-vous l’historique madrilène et l’expérience de Carlo Ancelotti ?
« Il faut d’abord éliminer l’équipe qui a terminé en tête de notre groupe, le fameux « groupe de la mort ». Dortmund et nous sommes qualifiés et allons jouer une demi-finale très excitante. Mais Dortmund a sans doute le même enthousiasme et la même envie de gagner que nous. Je répondrai à votre question lorsque nous arriverons en finale, si cela arrive. »
Vous écoutez peu voire très peu ce qui se dit à l’extérieur. Vos performances du moment ne sont-elles pourtant pas une revanche personnelle sur ceux qui critiquent vos choix et expérimentions tactiques depuis votre arrivée ?
« Très peu ? Je ne lis rien, zéro, zéro (rire). Je suis entraîneur depuis plus de dix ou douze ans désormais, et j’ai toujours été attaqué, vilipendé. J’aime bien ça et je l’assume. Qu’ils continuent, sans problème. Les chiens peuvent aboyer, je continue ma route. Merci à tous. »