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PSG/Barça, l’analyse

Publié le jeudi 2 octobre 2014 à 20:33
PSG/Barça aura été la rencontre marquante du début de saison parisien, particulièrement au cours d’une première mi-temps de très haute volée.
PSG/Barça aura été la rencontre marquante du début de saison parisien, particulièrement au cours d’une première mi-temps de très haute volée.

Une composition asymétrique :

Cela a été la grande question de l’avant-match, quelle équipe allait aligner Laurent Blanc ? Si les onze titulaires n’étaient pas très durs à trouver, l’organisation du 11 était par contre plus dure à deviner entre 4-3-3 et 4-2-3-1. Au final, Laurent Blanc n’a pas tranché pour l'un ou l'autre des dispositifs et sorti une composition d’équipe complètement asymétrique, le pendant côté gauche de Lucas n’existant pas. Matuidi et Pastore devait occuper le côté gauche à tour de rôle en phase défensive et ne pas laisser Maxwell seul face à Pedro et Alves. En plus des deux, Cavani a régulièrement aidé, Pastore se baladant souvent dans l’axe du terrain. En phase offensive, la zone a été occupée par plusieurs joueurs (Matuidi, Pastore, Cavani et Maxwell) sans qu’aucun ne s’y fixe vraiment. Pour le reste, la composition était tout ce qu’il y a de plus classique.

1ère mi-temps :

Deux pressings intenses :

La rencontre part sur un  gros rythme et ce qui frappe le plus est l’intensité du pressing des deux équipes. Du côté du PSG, certaines sorties de balle depuis l’arrière sont difficiles mais l’équipe a monté son niveau technique et parvient à s’extraire de sa moitié de terrain. La différence avec la bouillie de Toulouse est flagrante, Motta et Verratti donnant notamment un récital technique dans des conditions particulièrement difficiles. Globalement, tout le monde est au niveau et le déchet est minimal.

Un Barça fort au milieu, fébrile derrière :

Le Barça arrive assez vite à mettre en place son jeu puisqu’il commence le match par une possession de plus de deux minutes. Ce genre de séquences très longues se reproduira pas moins de quatre fois sur la 1ère mi-temps, pour un résultat médiocre vu qu’aucune occasion n’en découlera. Le but barcelonais vient par exemple d’une possession plus courte. Les Parisiens n’ont jamais été endormis par le jeu de possession, trop mordants dans le pressing, et ils ont souvent su repousser les Barcelonais assez loin de leur but pour éviter d’être trop mis en danger. Toutefois, les Barcelonais ont quelques fois su exploiter cette ligne de défense haute en trouvant Messi ou Neymar entre le milieu et la défense. Le repli qui suivait ce décalage était de qualité et le Barça n’a pu réellement l'exploiter qu’une fois, sur le but de Messi.

Si le Barça est plutôt habile pour construire et arrive régulièrement jusqu’aux 30/35m parisiens, il perd aussi un nombre important de ballons dans sa zone basse. Le pressing haut du PSG est très payant et on voit régulièrement les joueurs défensifs du Barça être en difficulté sous les coups de griffes dans les pieds de Pastore, Cavani ou Lucas, l’Argentin ayant la palme de la récupération dans les pieds.

Paris roi de la transition :

Une fois le ballon récupéré, il fallait encore que les Parisiens en fassent quelque chose et attaquent. Et là, on ne peut pas dire qu’on a vu le PSG habituel. Alors que les Parisiens massacrent régulièrement leur jeu de transition par des passes en retrait inutiles, celui-ci a été d’une grande efficacité. Qu’elles soient en position haute ou basse, les phases à la récupération du ballon ont été remarquablement exploitées et les circonstances ont particulièrement permis de mettre en évidence les qualités naturelles des joueurs offensifs. Pastore, particulièrement brillant dans ce genre de phases, bénéficiait de beaucoup d’espace et pouvait exprimer à la fois sa facilité dans le dribble et sa qualité de passe pour ouvrir le jeu. Moins brillants mais bien utiles, Lucas a pu utiliser sa vitesse et sa percussion tandis que Cavani a bien utilisé sa qualité d’appels pour créer des brèches et étirer la défense, aussi bien dans la largeur que dans la profondeur. 

Au contraire, les phases d’attaques placées ont été au mieux moyennes et n’ont jamais mis en danger le Barça. C’est même pratiquement sur ce type d’action qu’on a vu le plus de déchet. Et alors que les sorties de balle étaient assurées, les possessions en zone haute sentaient la fébrilité, comme si la peur du contre était plus grande que la volonté de construire.

Coups de pieds arrêtés dangereux pour tous :

Comme souvent dans ce genre de rencontre, les coups de pieds arrêtés auront été un grand pourvoyeur d’occasions. Le PSG marque deux buts de cette façon et deux des plus belles occasions du Barça viennent de ce type d’actions. Mais l’une d’entre elle n’est pas en faveur du club catalan à la base. A la 25ème minute, lorsque Neymar est proche de tromper Sirigu, tout part d’un corner parisien vite récupéré. Et là, on repense à la fébrilité du PSG sur les attaques placées et à cette fameuse peur du contre, tout à coup justifiée.

 

A la pause, le PSG mène 2-1 dans une rencontre d'excellente qualité et répond présent, tant au niveau technique que dans l’agressivité. Pour une fois, l’expression collective se manifeste plus dans la qualité du pressing et la capacité à se projeter vite vers l’avant que dans le jeu collectif placé.

2ème mi-temps :

Moins de physique, moins de pressing :

La deuxième mi-temps est assez différente de la première dans sa physionomie. Première constatation, les pressings ont beaucoup baissé en intensité et en qualité. Dès la 50ème minute, le pressing haut des Barcelonais sur les Parisiens a pratiquement disparu. En deux passes redoublées, on voit Neymar et Messi se décourager et attendre que le reste des troupes récupère la balle beaucoup plus bas pour le remonter.
Problème, les « grattages de balle » des parisiens en zone haute se font aussi beaucoup plus rares. Ce qui est dommage car les rares fois où le PSG y est arrivé, les Barcelonais ont été en grand danger. Et, en plus, cela permet aux Barcelonais de se mettre dans des phases de construction où ils n’ont plus que le milieu et la défense à effacer. Dès l’heure de jeu, on voit que Lucas est cuit, que Cavani a de plus en plus de mal à travailler et que Pastore garde ce qui lui reste de jus pour les phases offensives.
Sauf que Laurent Blanc n’a pas sur son banc des cartouches capables de remplacer ces joueurs dans un match de ce niveau-là. On voit d’ailleurs que le premier joueur à être remplacé est Verratti, un joueur plus défensif qu’eux et sous la menace d’une expulsion. Pastore et Lucas ne sortiront qu’en toute fin de match, quand Blanc abandonne complètement l’idée de s’appuyer sur leur qualité technique pour ressortir la balle.

Un Barça très centreur :

La deuxième mi-temps se joue donc majoritairement dans le camp du PSG, phénomène qui s’accentue avec le temps qui passe. Les Barcelonais ont logiquement moins de place pour s’exprimer, ne trouvent qu’un nombre minime de positions de frappe et ne réussissent pas beaucoup plus de combinaisons axiales. Pour combler cette inefficacité dans cette zone, ils vont multiplier les centres. En 30 minutes de bombardement intensif, deux vont réellement être dangereux. Le 1er mène au but de Neymar mais le but doit plus à l’erreur de jugement de Van der Wiel qu’à la qualité du centre tandis que le second amène à la reprise de Jordi Alba contrée par Marquinhos mais on est plus dans une ouverture que dans un centre.

Paris plus bas :

Pendant cette (longue) période de domination, Paris a donc passé une bonne demi-heure très bas sur le terrain. Et, vu la domination physique des Catalans, c’est pratiquement ce qui pouvait arriver de mieux aux Parisiens. Au lieu de couvrir 60 à 70m comme en première mi-temps, les Parisiens se sont contentés de défendre sur 40 à 45m environ. En fin de match, on avait même les deux défenseurs centraux catalans dans le camp parisien. Et jouer sur un demi-terrain avec trois milieux défensifs plutôt axiaux a du bon puisque la zone centrale du demi-terrain a été parfaitement verrouillée. En 45 minutes, seuls deux joueurs ont su en profiter : Munir avec son tir sur le poteau et Sandro sur son enchaînement contrôle/frappe au début des arrêts de jeu.

 

Cette 2ème mi-temps, légèrement moins enlevée que la première, aura aussi montré que les deux équipes sont aussi en début de saison. Le physique étant entamé, l’intensité a un peu baissé et la diversité du jeu des deux équipes en a pâti. Paris a abandonné peu à peu ses intentions de jeu tandis que Barcelone a manqué de vitesse et de justesse pour déstabiliser un bloc bien en place, se contentant de solutions faciles mais peu efficaces.

 

Au final, ce match aura été surprenant sur bien des aspects. Le PSG aura brillé sur du jeu de transition et des coups de pieds arrêtés, deux des secteurs en berne du début de saison, tandis que Barcelone a été pratiquement incapable d’utiliser sa plus grande force, son jeu de possession, et s’est retrouvé à utiliser des armes qui ne lui conviennent pas vraiment comme les centres. Et à celui qui utilise le mieux ses prétendus points faibles, le PSG a gagné haut la main.

 

Voilà, en gros, pourquoi on leur a…


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