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L'infirmerie, le PFC, le format des play-off, le calendrier, l'attribution des places en Ligue des Champions, la qualité du championnat, la conf' de Jocelyn Prêcheur avant PSG/PFC

Publié le samedi 11 mai 2024 à 16:12 par Bruno Hermant
Le technicien du PSG féminin Jocelyn Prêcheur a répondu aux questions des médias lors du point presse avant la rencontre opposant le PSG au PFC. L'entraîneur des féminines a évoqué la rencontre des demi-finales de play-off de D1 Arkéma, l'état de son groupe, la rencontre à venir contre le PFC, le format de ces play-off très contestés à Lyon, l'attribution des places pour la prochaine Ligue des Champions, l'évolution du championnat, la qualité des rencontres, le trop plein de compétitions et des trêves compliquées à gérer. Le point complet.
Le technicien du PSG féminin Jocelyn Prêcheur a répondu aux questions des médias lors du point presse avant la rencontre opposant le PSG au PFC. L'entraîneur des féminines a évoqué la rencontre des demi-finales de play-off de D1 Arkéma, l'état de son groupe, la rencontre à venir contre le PFC, le format de ces play-off très contestés à Lyon, l'attribution des places pour la prochaine Ligue des Champions, l'évolution du championnat, la qualité des rencontres, le trop plein de compétitions et des trêves compliquées à gérer. Le point complet.

A la veille de match pour les play-off, est-ce qu'on peut faire un point sur l'infirmerie côté joueuses ?

« De ce point de vue là, les nouvelles sont plutôt positives. Tout le monde est revenu. Vous avez vu que Clare Hunt avait pu jouer cette semaine Elle a repris un peu de temps de jeu. Marie Katoto a repris l'entraînement cette semaine. C'est pareil, ça fait un très bon retour dans le groupe. L'effectif sera au complet pour demain.»

On connaît la difficulté des matchs face au PFC, vous avez décidé de faire tourner récemment, ils ont fait pareil pour la dernière journée du championnat. A quoi peut-on s'attendre pour demain sur le plan tactique ?

« Déjà, il faut s'attendre à un match à haute intensité. C'est pour ça que les équipes se sont préparées cette semaine. Celles qui ont eu la possibilité de faire souffler un peu les organismes l'ont fait logiquement. Parce que bien entendu, que dès que vous parlez play-off, ce sont des matchs de niveau Ligue des Champions. Donc c'est une intensité maximale.

Et on est en fin de saison donc c'est important pour les organismes de pouvoir se régénérer un petit peu et arriver avec la meilleure condition physique déjà possible pour aborder ces deux matchs. Et puis au niveau tactique, nous, on aura notre feuille de route qu'on dévoilera demain. Et j'imagine que le PFC aura la sienne aussi.»

Que pensez-vous de ces play-off ? Cela fait grincer des dents à Lyon, le média 20 Minutes annonçait aussi que le diffuseur n'aime pas trop la suprématie de Lyon et du PSG en championnat... 

« Sur le fond, je peux comprendre la colère. Je me suis déjà exprimé plusieurs fois là-dessus. Le concept des play-off, pourquoi pas ! Ca existe partout dans le monde. C'est cette formule de play-off sur laquelle je m'interroge. Tout remettre en cause sur 90 minutes, ce n'est pas vraiment selon moi l'esprit d'un championnat. Un championnat, c'est une épreuve sur la longueur. Donc c'est vrai que les autres pays ont choisi plutôt des formules où c'était dans la continuité d'un championnat.

« Où on faisait un championnat à 4, à 6 avec des avantages forcément pour l'équipe qui terminait première. Tout en laissant une chance aussi à ceux qui étaient 4e, 5e, 6e pour gagner le titre. Mais vous arriviez quand-même avec des avantages forts d'une saison jouée sur 22 matchs. Donc c'est vrai que je peux comprendre la frustration et le mecontentement de certaines personnes parce que sur le fond, je partage cet avis.»

L'UEFA n'est pas spécialement d'accord avec ce système-là, il a été précisé que l'année prochaine, les 3 premières places de la phase régulière seront directement qualificatives, les play-off ne serviront que pour l'attribution du titre.

« C'est bien, je l'apprends. Ca va donner plus de poids à la saison régulière. Je pense qu'il y a une formule à trouver, je pense qu'il y a des adaptations à faire. L'idée des play-off, pourquoi pas encore une fois. D'autres pays et d'autres grands championnats le font. Mais je pense qu'il faut effectivement des adaptations. C'est une étude pour trouver un bon équilibre quand-même, garder l'intérêt de cette saison régulière quand-même qui est capitale aujourd'hui. Ca vous amène simplement l'avantage de jouer à domicile. Mais de toute façon, vous savez que les demi-finales et la finale, ça va être compliqué. C'est un premier ajustement et j'espère que dans les saisons à venir, on trouvera la bonne formule.»

Beaucoup se plaignent notamment des dates de ces play-off, un petit peu trop proches de la dernière journée de championnat. Pas de temps de répit surtout pour Reims, qui n'a pas l'effectif du PFC, du PSG et de l'OL. On se plaint aussi de la longue trêve suite aux Jeux Olympiques. Les clubs se plaignent que les joueuses seront en vacances un peu trop longtemps ce été. Quel est votre avis sur les préparations estivales à venir ?

« Le calendrier, pour être franc, soulève quand-même beaucoup de questions. Nous, on a la problématique inverse. On se demande quand est-ce que nos filles vont être en vacances. Parce qu'ils ont réussi quand-même à mettre le début de la prochaine Ligue des Nations au mois de juillet. Ce qui est quand-même assez problématique pour les joueuses internationales. C'est-à-dire que là elles vont finir, elles repartent, elles ont une première sélection début juin. Et très rapidement, elles vont y retourner pour être en juillet.

Donc là, c'est la problématique inverse et effectivement, pour les joueuses qui ne sont pas internationales, c'est la problématique complètement inverse. Où vous allez avoir quasiment 4 mois et demi sans compétition. Donc je sais que c'est une problématique très complexe. Souvent, j'ai exprimé le fait qu'on allait un peu trop vite sur l'ajout des matchs. J'aurais préféré et là, il y a peut-être un retour arrière à faire pour diminuer peut-être le nombre de matchs, les répartir de manière 1 peu plus équitable sur la saison. C'est vrai que là on termine quand-même en trombe sur cette fin de calendrier pour pouvoir terminer tôt.

On a joué la Coupe de France en avance, si Fleury était arrivé en play-off, pareil, ils auraient eu beaucoup de mal physiquement. Et peut-être que le fait d'avoir joué la finale ne les a pas aidé sur ce match capital aussi chez eux contre Montpellier (N.D.L.R.: défaite 3-2 alors qu'ils avaient 1 point d'avance sur Reims avant la J22). Donc c'est vrai que cet enchaînement de matchs tous les trois jours, ce n'est pas dans l'objectif de terminer tôt. Parce qu'il y a ce rassemblement international début juin puis juillet.

Non, il y a une vraie réflexion à avoir sur les calendriers. De toute façon, on va trop vite, le nombre de matchs a augmenté de manière trop importante, trop vite. Ca peut être la finalité d'avoir ce rythme-là. Mais on ne peut pas se caler sur le modèle des garçons aujourd'hui. On n'a pas la masse de joueuses suffisamment importante pour avoir un rythme aussi important que celui des garçons. Et je trouve que si la volonté, les intentions de vouloir mettre en avant et de promouvoir le foot féminin sont bonnes, le rythme de matchs, cette augmentation va trop vite, elle se fait au détriment de la qualité des matchs.»

Et de la santé des joueuses !

« Et surtout d'ailleurs de la santé des joueuses ! C'est ce qui quand-même devrait être la problématique centrale de tout le monde, diffuseur, promoteur et instances inclus. Parce que quand les joueuses sont blessés, tout le monde est perdant. En commençant par les fans. En commençant par la qualité des matchs, etc...»

Pour en venir justement au prochain match, finalement est-ce le PSG qui a le plus à perdre face au PFC ? Est-ce que ça rajoute une pression supplémentaire ? Et est-ce que ça change aussi votre approche de la rencontre de ce week-end ?

« Dans cette demi-finale, oui, on peut le voir comme ça. Puisqu'on a quand-même fini avec 8 points d'avance. Donc normalement, la 2e place, historiquement jusque-là, elle nous aurait été acquise. Après, c'est vrai que connaissant aussi les play-off à la fin, vous ne gérez pas la saison régulière de la même manière. Mais est-ce que ça rajoute une pression supplémentaire ? Non je pense pas.

De toute façon, on sait que les matchs contre le PFC sont difficiles. On sait que ça va être encore, comme je disais tout à l'heure, un match de haute intensité avec deux équipes qui ont fait un beau parcours en Ligue des Champions. Donc deux équipes de beau niveaux. A nous d'imposer notre jeu, d'imposer notre rythme, de montrer nos qualités pour pouvoir performer et gagner contre le PFC.»

Un mot sur le maillot domicile de la saison prochaine, le retour de la bande Hechter. Qu'en pensez vous ?

« Moi qui suis supporteur du PSG depuis 30 ans, je peux vous dire que je l'aime beaucoup ce nouveau maillot. J'aimais beaucoup aussi le maillot de cette année. Mais celui-là, pour les nostalgiques, ça ramène quelque chose en plus. Et je suis surtout très content. Et je tiens à remercier le PSG que ça soit les filles qui vont l'inaugurer ce samedi contre le PFC. Je trouve que c'est un fort signal qu'envoie le club et on l'apprécie. A nous de l'inaugurer de la bonne manière.»

Sakina Karchaoui a lancé un message fort aux joueuses, celles du PSG mais celles aussi qui évoluent en France, disant que c'est important pour le football féminin qu'elles restent en France. Quel est votre avis sur ce sujet, maintenant que la Ligue Professionnelle sera mise en place à partir de juillet ?

« Les problématiques sur l'Arkéma Première Ligue, puisque on l'appelle comme ça, on les connaît. On sait qu'on a pris du retard sur des championnats importants. Tout ce qui est mis en place aujourd'hui est témoin d'une volonté de réagir et de redevenir compétitif et attractif par rapport aux autres championnats. Donc, ça, c'est une très bonne chose.

Les discours sont très bons, je n'ai rien à j'ai rien à redire là-dessus. La direction est bonne. Maintenant, il va falloir aller dans le concret et être factuel,aller chercher ces fonds qui nous manquent cruellement. Parce que vous avez quand-même un écart très important entre Lyon, le Paris Saint-Germain et d'autres clubs en D1 en termes de financement, en termes de moyens mis à disposition des clubs. On a des discours aujourd'hui de certains présidents, même de clubs historiques féminins qui disent que vu la conjoncture, et on peut pas leur en vouoir, ils vont malheureusement réduire le budget.

Ca veut dire qu'il y a un besoin fort des instances de soutenir les clubs. Les mises en place des centres de formations, c'est très bien aussi mais ça se fera pas s'il n'y a pas un soutien financier. Parce que la formation, c'est super ! Mais ça coûte très cher ! Donc maintenant, il faut aller dans le concret et si vous me passez l'expression, il faut mettre les mains dans le cambouis. Il faut le faire très vite parce qu'à l'étranger, ça se développe et ça se développe très vite aussi.»

Donc la priorité, c'est d'aider ces 12 clubs de Arkéma Première Ligue avant d'envisager d'augmenter le nombre de clubs dans cette compétition ?

« Je pense que si on veut attirer les gens dans les stades, il faut d'abord que les matchs soient bons. Que le niveau soit bon et attractif. C'est le technicien qui parle. Après vous avez des enjeux certainement commerciaux, marketing et là,je me garderai bien de m'exprimer. Parce que chacun a son métier. Mais moi, j'ai toujours prôné le souhait d'avoir un football attractif. Que les gens qui viennent regarder le foot féminin se déplacent dans les stades ou les regardent devant leur télévision prennent du plaisir à le regarder. Et surtout, qu'ils aient envie de continuer.

Donc je miserai d'abord sur la qualité avant la quantité. De la même manière que ce qu'on disait sur les plannings, au lieu de rajouter énormément de compétitions, faisons d'abord en sorte que les compétitions soient de bon niveau. Et c'est d'ailleurs ce qui a marché sur les compétitions internationales. C'est pour cela que le football féminin se développe très fortement depuis la Coupe du Monde en France, mais surtout depuis l'Euro en Angleterre.

C'est parce que la qualité des matchs et l'intensité des matchs à très haut niveau a vraiment franchi un palier. Et du coup, les gens ont envie de regarder. Donc commençons déjà par ça, en donnant envie aux gens, en donnant du plaisir aux gens quand ils regardent le foot féminin. En donnant leur envie de continuer à le faire.»

Le match va se jouer au Parc des Princes. Il y a eu beaucoup de bons matchs qui se sont joués au Parc cette saison au niveau des féminines. Un petit mot pour les supporters qui voudraient venir, ou qui hésiterait peut-être à venir samedi soir ?

« Il y a plusieurs choses à leur dire. Premièrement, le match va être difficile. On a la chance de jouer chez nous, dans notre enceinte, c'est évidemment un élément qui peut faire basculer le match. Leur soutien a toujours été un facteur déterminant sur la campagne de Ligue des Champions cette année. Et puis comme on sait, on en a beaucoup parlé avec les joueuses, c'est vrai qu'on a toujours en travers de la gorge cette défaite au Parc contre l'OL alors qu'ils étaient venus en nombre nous supporter. On a envie de leur rendre quelque chose d'autre, on a envie vraiment qu'ils soient fiers de leur équipe féminine donc on aura à cœur demain de leur rendre un résultat différent et surtout positif.»

Mais en tout cas, vous restez invaincus ici au Campus...

« Oui, ici on est invaincus donc c'est bien. Mais, bon, ce sont des stats anecdotiques. Les bilans, on les fera dans deux matchs.»


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

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