L'entraîneur du PSG féminin Jocelyn Prêcheur s'est présenté au traditionnel point presse d'avant-match pour répondre aux questions de CulturePSG. Le coach des Parisiennes a évoqué la victoire du PSG contre Fleury en Coupe de France, la rencontre à Reims et la rotation prévue pour cette rencontre, les play-off qui arrivent en fin de semaine, l'état de son groupe, les performances des jeunes Parisiennes à l'Euro U17 avec les Bleuettes et les prolongations de contrat de ses joueuses. Point complet.
Avant d'évoquer le match de Reims, nous souhaitions revenir sur la finale de Coupe de France contre Fleury, 4e coupe de France pour le PSG, premier titre personnel, le premier de la saison pour l'équipe. Quel est le sentiment qui ressort après cette victoire ?
« Forcément, beaucoup de satisfaction,beaucoup de joie aussi. Surtout que le scénario était difficile. Donc c'est sur, des belles victoires, quand on va les chercher comme ça, dans des situations en l'infériorité numérique, pour les 20 dernières minutes, il y a eu beaucoup de satisfaction. Et de joie comme je viens de le dire. Surtout après le match et dans les 24 heures qui ont suivi, on l'a célébré. Et puis depuis lundi, on s'est très vite reconcentrés sur cette fin de saison et la préparation des play-offs.»
Du coup, il y a ce match à Reims qui arrive un petit peu comme un cheveu sur la soupe. C'est le dernier match de la phase régulière du championnat mais on sent très bien que l'équipe est concentrée sur les play-off qui arrivent ce samedi. Comment gerez-vous ce match ? Avec quel groupe ? Dans quel état d'esprit ?
« On va préparer le match de Reims, on l'aborde comme un moyen de préparer les play-offs. On a pu voir aussi que le groupe était quand-même physiquement un peu dans le dur sur cette finale de coupe de France. Cela a été difficile. On sent que c'est la fin de saison. Donc évidemment, je vais faire une grosse rotation sur le match de Reims. Il y a des joueuses pros qui vont quand-même y aller. Mais c'est dans l'objectif de les préparer et qu'elles soient au mieux de leurs conditions physiques, qu'elles retrouvent du rythme si on a besoin d'elles sur les deux matchs de play-off.»
On peut donc évacuer quasiment toutes les titulaires qui étaient présentes sur le match de coupe de France ?
« Oui. On va arriver à peu près à la même approche que celle qu'on avait faite sur la réception du PFC. Il y aura une très très grosse rotation. Je dirais même que la majorité du groupe sera composée par des joueuses U19.»
Le résultat ne va pas vraiment compter pour ce match-là, il s'agit de faire un peu de postformation et de remettre en route certaines joueuses qui étaient blessées ?
« Exactement ! Il y a deux objectifs. Le premier est celui que je viens d'évoquer avec plutôt un objectif individuel : préparer certaines joueuses, j'ai évoqué en conférence de presse les retours de certaines joueuses blessées. Clare Hunt va pouvoir reprendre un peu de temps de jeu. Des filles comme Laurina Fazer, Tara Elimbi-Gilbert vont jouer aussi mais avec des temps de jeu limités. Juste ce qu'il faut pour qu'elles soient au top, si le groupe a besoin d'elles et si l'équipe a besoin d'elles sur cette phase de play-offs.
Et on a vu lors de la finale de la coupe de France que ce sont les rentrées qui nous font gagner et qui ont fait la différence. Donc, c'est vraiment important. Et puis, toujours dans cet objectif aussi de commencer à préparer la saison prochaine, de faire un bilan des filles qui sont en formation, commencer à les préparer, à leur donner de l'expérience en D1 Arkéma. Les modalités de la compétition et ce principe de play-offs nous le permet, le fait qu'on ait 8 points d'avance sur le PFC aussi, avec absolument plus rien à jouer.
En plus, cela ne remet pas tout en cause, non plus sans perturber trop le championnat puisque Fleury a quand-même son destin entre les mains. S'ils veulent se qualifier, c'est pas nous qui allons troubler ce match à distance. Le résultat contre Reims n'a certes pas de conséquences mais on n'y va pas pour faire de la figuration non plus. On a montré que les jeunes contre le PFC étaient capables de rivaliser aussi face à de bonnes équipes. Et on y va pour faire un résultat, dans un contexte qui les fera grandir, elles vont connaître en plus l'atmosphère dans un stade de garçons et cetera. Mais on y va pour performer et faire un résultat là-bas, sans aucun doute !»
La bataille entre Fleury et Reims pour la 4e place, avec un point d'avance pour Fleury, qui doit leur permettre de se qualifier, personne ne pourra accuser le PSG d'avoir lâché le match à Reims...
« Voilà. Pour les deux raisons que je viens d'évoquer, déjà parce qu'on ne lâche rien. On sait bien sûr que ce n'est pas facile à Reims, contre une équipe qui fait quand-même une très très bonne saison. Ca va être difficile. Mais on a montré il y a 10 jours qu'on était capable de le faire. Et la seconde chose, encore une fois, Fleury a son destin entre les mains. Après, je sais très bien que les mauvaises langues vont dire qu'on lâche le match. Ca, je ne peux rien y faire mais moi, je suis là pour défendre les intérêts du Paris Saint-Germain, de préparer l'équipe au mieux. Et il n'y a que l'intérêt de mon club qui m'importe. Le reste, c'est secondaire.»
Pouvez-vous nous faire un petit état du groupe juste avant ce match de Reims, bien qu'il y ait une très très grosse rotation ?
« Au niveau des joueuses blessées, on a beaucoup de bonnes nouvelles. Les joueuses reviennent. Clare Hunt va pouvoir reprendre du temps de jeu après quand-même une longue absence, donc on est très content. Paulina Dudek a repris les entraînements sans contact mais c'est encore un petit peu juste par rapport à la reprise de compétition. Oriane Jean-François également, on parle de deux retours de croisés donc il n'y a pas non plus de raison de d'accélérer trop vite leurs retours. Même si franchement, le retour aux entraînements se passe bien.
Ca fait plaisir de les avoir à l'entraînement, je ne vous le cache pas. Les autres, ça va bien. Marie Katoto reprend les entraînements aussi, ça se passe bien, on espère des feux verts pour un retour complet et normal très vite. On sent aussi chez elle une forte envie de revenir, c'est normal, il y a un peu de frustration. C'est tout à fait légitime. Donc une grosse motivation chez Marie de revenir et d'être là pour l'équipe comme elle l'a été tout au long de la saison. Katarzyna Kiedrzynek aussi s'entraîne normalement. Donc beaucoup de signaux au vert pour préparer cette dernière ligne droite.»
Concernant les prolongations de contrat, avez vous des nouvelles pour vos joueuses et vous-même ? Avec un titre en poche puis aussi les appels du pied de Sakina Karchaoui à plus de stabilité...
« Depuis samedi, non, pas de nouvelles. En tout ca,s je sais qu'avec les joueuses, ça discute beaucoup. Il y a une volonté encore une fois de la direction de prolonger énormément de joueuses cadres. Encore une fois, je ne peux être que confiant. Et je vois que ça discute vraiment. Pas d'autres informations là-dessus. Pour mon cas, il viendra après. Je pense que la priorité du club, ce sont les joueuses. Et puis on discutera de moi plus tard. Je me suis préparé aux deux possibilités, bien sûr, prolonger, si le club le décide et montre qu'ils ont envie que je reste. Et puis, si ce n'est pas le cas, je savoure chaque instant et je me prépare, je fais en sorte d'être à fond, si ça ressemble à mes derniers matchs, pour finir en beauté.»
On imagine que le PSG décroche le titre, si vous parvenez à faire le doublé coupe-championnat, ce serait un exploit énorme. Comment peut-on se projetter là-dessus, même s'il y a encore des matchs avant, notamment cette demi-finale à jouer contre le PFC ? Arrivez-vous déjà à projeter l'équipe sur cette potentielle finale ou est-ce uniquement la demi-finale que vous évoquez ?
« Dans l'état d'esprit, on est vraiment sur la préparation de cette demi-finale d'abord. Parce qu'elle va déterminer si la saison est réussie ou, on va dire, moyennement réussie. En tout cas, déjà, si on se qualifie sur cette finale de play-off, on aura atteint tous les objectifs. Que ce soit en Champions League, en Coupe de France et en championnat. Après, on aura l'opportunité de savoir si on fait une saison,historique ou pas. Donc ce sont quand-même des choses fantastiques à vivre. Mais avant, il y a quand-même ce match de Reims qu'on ne néglige pas et qui justement doit nous permettre de préparer au mieux cette demi-finale de play-off.
Non, ce n'est pas à trois matchs de la fin de la saison qu'on va changer notre approche. Et vraiment, on les prend match par match. Je vous ai dit, je sens un groupe très très concerné. On a bien rebondi après l'élimination en Ligue des Champions, qui nous a quand-même marqué parce qu'on avait à cœur de battre Lyon. On s'en sentait capable. On sait qu'on était capable de le faire. Malheureusement, nous ne l'avons pas fait et ça montre encore qu'on doit travailler. Qu'on doit encore grandir sur certains domaines. Parce qu'on aimerait bien quand-même à un moment donné que le rapport de force s'inverse.
Je pense qu'il n'y a plus de fossé maintenant entre eux et nous sur le potentiel mais on manque peut-être encore de certaines petites choses. C'est là qu'on voit que sur l'expérience, sur ces moments clés, on doit encore s'améliorer sur certains domaines. Mais on est en train de le faire. On a bien rebondi. On a vu encore une fois, sur un moment difficile en Coupe de France, que le groupe a montré quand-même de belles ressources sur lesquelles on peut vraiment bâtir. Maintenant, il y a encore ces 3 matchs à jouer sur cette fin de saison où on veut performer du mieux possible.
Montrer un visage vraiment conquérant au Parc des Princes samedi et rendre au public et à nos fans qui sont venus nous supporter en nombre autre chose en termes de résultats. Parce que les filles se sont quand-même vraiment dépouillées sur le terrain, si vous me permettez l'expression. Elles étaient mortes, elles ont vraiment tout donné pour aller chercher un résultat.
Mais quand-même, une autre étape importante pour le club, c'est vrai que beaucoup de filles sont concernées par le match de ce soir face à Dortmund, ça en parle beaucoup dans le vestiaire. Je peux vous dire que tout le monde est aussi derrière leur groupe, sur ce qui se passe chez les garçons. Tout le monde sera au stade ou devant son poste de télévision, on croise les doigts pour que les garçons passent et qu'ils aillent en finale. Ca serait quand-même fantastique pour le club. On est vraiment tous derrière eux là.»
Un petit point sur le match des jeunes Parisiennes à l'Euro U17 avec la France en ce moment. Anaïs Ebayilin a marqué contre la Suède dimanche, Medina Belaïd a joué tout le match, Auryane Abdourahim a joué une mi-temps, seule Olivia Romiti est restée sur le banc. Il y a eu des performances plutôt intéressantes des Parisiennes. Avez vous pu voir ce match contre la Suède (victoire 3-2), Qu'en avez vous pensé ?
« On suit les performances de nos jeunes, surtout qu'Anaïs est dans le groupe professionnel. Donc bien entendu, je la suis comme n'importe quelle internationale qui part en sélection. Je trouve que ce groupe a un fort potentiel. Il y a des quand-même de très bonnes joueuses. Si Anaïs peut aussi partager avec ses coéquipières l'expérience qu'elle vient d'acquérir pendant quatre mois en pro, ce sera très bien.
Elle a quand-même vécu des matchs importants, elle a fait des déplacements en Ligue des Champions, donc je pense que ce sont quand-même des expériences qui la font grandir très vite et qui j'espère lui seront bénéfiques pour elle et pour le groupe de l'équipe de France U17. On sait que la formation est importante ici au PSG. Et si ça peut se concrétiser aussi sur des sélections nationales, c'est génial pour tout le monde.»
