Retour sur Zagreb/PSG (20-28)

Le match : 

Paris en réussite

Devant une salle comble avec 15.200 supporters croates en fusion, le RK Zagreb accueille Paris dans l'optique de ne pas compromettre dès le match aller ses chances de qualification pour le Final Four de la Ligue des Champions. Chaque équipe est privée d’un maillon essentiel de son jeu, Sebetic l’arrière droit croate et Luka Karabatic au pivot côté Français, en plus des deux arrières droits titulaires que sont Barachet et Stepancic.

Et dès l’entame, les joueurs au damier vont prouver qu’ils ne sont pas là par hasard et s’appuyent sur la défense en mettant une grosse intensité. Veselin Vujovic, le coach de Zagreb, a préparé une défense spéciale pour l’occasion avec prise en strict sur Hansen et Karabatic pour perturber le jeu d’attaque très performant des Parisiens. Le premier à avoir utilisé une telle tactique contre Paris avec succès est Joël da Silva, le coach de Saint-Raphaël, qui a donné des idées à plusieurs de ses collègues.

Des deux côtés du terrain, la lutte est âpre et le duo arbitral russe distribue les exclusionsde 2 minutes aux deux équipes. Dans ce contexte, c’est le PSG qui s’en sort le mieux avec des attaquants qui font mouche à chaque tir. Les Croates ont plus de mal en attaque et ont paradoxalement plus de réussite en infériorité numérique. Quand Vujovic prend son premier temps mort, Paris mène logiquement de 4 buts avec 100% de réussite au tir (3-7 – 11ème). Le coach du RKZ se cherche en défense avec plusieurs changements tactiques et la rentrée de son gardien remplaçant, le jeune et talentueux Ivic, qui prend la place d’un Stevanovic passé complétement à côté de son match.

Le jeu rapide des rouges et bleus fait mal à Zagreb mais ce changement de gardien est très bénéfique aux locaux (5-10 – 16ème). Paris perd son 100% de réussite et Ivic, avec l’aide notamment de Kovacevic sur contre-attaque, va permettre à son équipe de revenir dans le match en infligeant un 5-2 à Paris (10-12 – 22ème). Mais les cadres du PSG ne l’entendent pas de cette oreille et notamment Omeyer qui réalise 3 arrêts consécutifs avant qu’Hansen puis Abalo par deux fois, la deuxième sur une passe « Ave Maria » d’Hansen ne remette les compteurs à +5 (10-15 – 25ème).

Acclamé lors de la présentation des équipes, Igor Vori ne rate pas ses retrouvailles et réalise le match le plus abouti de sa saison aussi bien en marquant des buts qu’en provoquant les exclusions adverses. Malheureusement, après avoir écopé d’une exclusion temporaire dès la deuxième minute du match, le géant croate va être sanctionné une seconde fois en fin de mi-temps et mettre son équipe en danger (12-16 – 28ème). En effet, une troisième exclusion serait définitive et Paris n’a pas de pivot de défense de remplacement en l’absence de Luka Karabatic, blessé.

Zagreb profite de la supériorité numérique pour revenir à -3 et Paris a la balle pour la dernière possession. Au bout de celle-ci, Hansen tire à la dernière seconde et la balle rentre dans le but avant la sirène mais le duo arbitral russe décide de refuser le but de façon assez incompréhensible. C’est donc sur un écart de 3 buts que les deux équipes rentrent aux vestiaires.

But refusé :

Score à la mi-temps : 13-16

17 dernières minutes de folie

Les Parisiens ne vont pas rentrer tout de suite dans leur deuxième mi-temps, peut être perturbés par l’hommage rendu à un membre du board du RK Zagreb en tout début de seconde période. En cumulé, Paris va rester muet pendant 10 minutes entre la 28ème minute de la première mi-temps et la 8ème minute de la deuxième, encore une fois avec une supériorité numérique mal négociée. Les champions de Croatie vont ainsi revenir au score avec un Ivic infranchissable avec déjà 4 arrêts en deuxième période (16-16 – 37ème). Alors que le KO semble proche avec un public bouillant, les Français vont forcer leur destin.

Tout démarre du temps mort demandé par Noka Serdarusic pour remettre ses joueurs en place. Aussi bien dans l’agressivité défensive que dans l’attitude sur les attaques, il demande à ses joueurs de retrouver les vertus de leur première mi-temps réussie. Et il va être entendu au-delà de ses espérances. Le Paris SG revient avec de bien meilleures dispositions et va faire mal à son adversaire psychologiquement. C’est d’abord Omeyer sur pénalty qui va réaliser l’arrêt de la rencontre, qui a eu les honneurs du « Top 5 save » de l’EHF, face à un Horvat qu’il connait par cœur. Puis, sur une perte de balle, Zagreb a l’occasion de prendre la tête sur contre-attaque mais Karabatic s’arrache et vole la balle des mains de Kovacevic (18-18 – 13ème).

Le coup de bambou est terrible pour les hommes de Vujovic. Sonnés, les Croates voient les Parisiens reprendre leurs aises au score et prennent une exclusion temporaire stupide suite à un mauvais changement (18-21 – 16ème). Les jeunes joueurs de Zagreb perdent le fil du match et voient Paris s’envoler au score. Ils vont encaisser un 10-2 à partir de la contre-attaque avortée. Omeyer est en état de grâce sur cette période avec 8 arrêts dont un nouveau pénalty. Le PSG clôt le score avec un but de Karabatic sur une passe dans le dos de Vori. Avec 8 buts d’avance, Paris prend date et se positionne en favori pour une qualification au Final Four.

Score final : 20-28

Fiche technique

Zagreb-PSG : 20-28 (13-16) - Arena Zagreb - Arbitres : Zotin et Volodkov (RUS)

RK PPD Zagreb : Ivic (9 arrêts), Stevanovic (1 arrêt), Mandalinic (4 buts), Vujic (4), Horva (3), Kovacevic (3), Kontrec (2), Pavlovic (2), Sabljic (1), Valcic (1), Markoski, Markovic, Rakovic, Sprem, Susnja, Valcic

PSG handball : Omeyer (21 arrêts) Annonay, Hansen (9 buts), N.Karabatic (6), Abalo (5), Vori (5), Honrubia (1), Narcisse (1), Onufryienko (1), Accambray, Gunnarsson, L.Karabatic, Kounkoud, M'tima, Melic, Mollgaard

Réactions

Mikkel Hansen (lequipe.fr) : «Huit buts d’avance, c’est suffisant ? J’espère… Non, je ne crois pas. On a déjà vu Zagreb s’imposer chez les Rhein-Neckar Löwen au tour précédent (31-29). On songe surtout à vite rentrer à Paris pour bien se préparer au match retour, qu’on veut aussi gagner. Zagreb a eu une bonne période dans ce match, mais on a confiance en nous. C’était très bruyant et chaud, un peu stressant pour certains peut-être, mais beaucoup de joueurs de l’équipe ont déjà joué dans d’aussi grandes Arenas. On a réussi à rester calmes, à jouer notre jeu et à courir un peu plus. Et je suis très content.»

Igor Vori (lequipe.fr) : «Je ne pense pas que cet écart corresponde vraiment à la physionomie du match. On s’est montrés meilleurs que Zagreb et on a mérité la victoire, mais pas à ce point. Je suis très content d’avoir vécu cette ambiance avant et pendant le match, c’est une bonne chose pour le handball croate. Je veux féliciter l’équipe de Zagreb pour ce qu’elle a accompli cette saison, mais je ne pense pas qu’elle puisse nous battre de huit buts au match retour.»

Veselin Vujovic (lequipe.fr) : «C’est une rude défaite pour nous. On a eu notre chance sur une contre-attaque de Kovacevic et le penalty manqué par Horvat, à un moment où on était revenus dans la partie. Je suis déçu qu’on n’ait pas réussi à conserver un score serré jusqu’à la fin. Nos joueurs sont jeunes, ils doivent continuer à se former.»

Dans les autres rencontres

C’est Kiel qui a créé la sensation de ces ¼ aller en remportant de 5 buts le choc de la journée face à Barcelone (29-24). Le champion d’Europe en titre est donc en très mauvaise posture avant de recevoir les Allemands samedi.

Si Veszprèm semble bien parti pour se qualifier après sa victoire de 3 buts chez le Vardar Skopje (26-29), l’issue semble plus indécise pour le quatrième 1/4 qui a vu le nul entre Flensburg et Kielce 28-28 avant le retour en Pologne.

Résultats complets :

RK Zagreb (CRO) – PSG : 20-28

SG Flensburg-Handewitt (ALL) – Vive Tauron Kielce (POL) : 28-28

Vardar Skopje (FYR) – MVM Veszprèm (HUN) : 26-29

THW Kiel (ALL) – FC Barcelone (ESP) : 29-24