C'est un Marquinhos très calme, serein et confiant qui s'est exprimé en conférence de presse à la veille de PSG/Dortmund. Le Brésilien a justement expliqué pourquoi le groupe était aussi serein avant cette demi-finale retour de Champions League. Voici ses propos complets, retranscrits par nos soins.
C'est votre troisième demi-finale de Champions League avec le PSG. Qu'est-ce qui est différent dans cette préparation par rapport aux deux premières ?
« Le coach sait très bien préparer ces matches qui sont clés »
« Je pense que chaque saison, chaque match, a son histoire, mais il y a toute une expérience qu'on peut ramener avec nous. Je pense aussi que cette expérience est importante en football, avoir ces joueurs qui ont passé des moments-clés, des moments décisifs. Et dans le vestiaire, on est très bien servi avec ça. Le coach aussi a cette expérience. Il sait très bien préparer ce genre de confrontation, ces matches qui sont clés. Surtout des qualifications comme ça. Une demi-finale de Champions League, ce n'est pas tous les ans. Je suis ici depuis 11 ans, c'est ma troisième fois. Ce sont des matches qu'on aime jouer. C'est pour ça qu'il faut se motiver avec de bonnes énergies, une bonne motivation, pour qu'on puisse faire un très bon match. »
A quel point sentez-vous que le Parc des Princes peut vous apporter ce supplément d'âme ? Avez-vous un exemple dans votre carrière au PSG d'un match où les supporters vous ont porté vers la victoire ?
« J'en ai plein. On connaît l'importance de jouer dans notre maison, avec nos supporters, notre énergie. C'est pour ça qu'il y a aussi beaucoup de confiance pour ce match de demain. On sait comment ils peuvent changer un match, avec leurs chants, leur énergie, surtout avant un match. On sait que le foot, ça joue dans la vie de beaucoup de personnes. Moi je viens du Brésil et là-bas, le foot c'est quelque chose de très important pour nous, pour notre peuple, pour notre ville. Je pense qu'ici à Paris, il y a aussi beaucoup cette passion pour le foot. On sait que demain il y aura beaucoup de monde pour nous pousser à faire un bon match. C'est pour ça que c'est très important de jouer au Parc avec nos supporters, avec cette énergie. »
Quels sont les ingrédients qu'il faudra mettre demain pour gagner avec deux buts d'écart ?
« On a notre stratégie, mais on ne va pas la dire ici devant les caméras »
« Nous, on a notre stratégie qui sera en place, mais on ne va pas la dire ici devant les caméras. Mais voilà, il faut jouer avec notre plan, avec notre idée, celle qu'on a depuis le début de saison : contrôler le ballon, avoir la possibilité de créer des occasions, comme on a réussi à le faire en deuxième période là-bas. On sait que ce sont des détails qui font la différence dans ce genre de match. Nous, on a beaucoup parlé, on a beaucoup travaillé. On a ciblé les petits détails qu'il faut améliorer. Je pense que pour demain, tout le monde est prêt et conscient de ce tout qu'on doit faire sur le terrain pour faire un grand match et gagner ce match. »
Vous avez réussi à remonter le score contre Barcelone. Est-ce que vous sentez qu'il y a une énergie différente cette année dans votre équipe ?
« Je pense que contre Barcelone, c'est vrai qu'il y a eu ce calme. Le coach insiste beaucoup sur le fait qu'un match c'est 90 minutes, 95, peut-être 120 demain. C'est pour ça qu'il faut être prêt pour tous les moments de match, émotionnellement. Continuer avec notre idée, notre stratégie, le plan A, le plan B, savoir ce qu'on doit faire sur le terrain. C'est ça qui donne de la confiance et du calme à l'équipe. Je pense que c'est ce qui s'est passé à Barcelone. On était dans le match, on n'était pas en difficulté.
On a pris un but, mais on a continué avec notre même énergie, notre même engagement dans le match, notre même idée. Je pense que la préparation durant toute la saison, ça joue, ça aide. Après il y a la préparation du match, pendant la semaine, le discours du coach, le discours des cadres dans le vestiaire. Je pense que tout ce qu'il y a autour, au-delà de ce qui se passe entre les quatre lignes du terrain, ça aide. De plus en plus, le club a cette évolution, il grandit. Il y a tout cet environnement qui peut aider sur le terrain. »
Vous évoquez cette expérience, mais vous êtes aussi l'équipe la plus jeune du dernier carré. Est-ce que ce mélange de jeunesse et d'expérience est un véritable atout cette saison ?
« On sait ce qu'on doit faire sur le terrain »
« Pour l'instant, ça fonctionne très bien. Le coach aime bien ça, dans son idée il aime bien faire ce mélange avec l'expérience et la jeunesse. C'est un coach qui demande beaucoup, qui est vrai avec les joueurs. Même ceux qui sont jeunes et qui n'ont pas beaucoup joué en Champions League, ils ont tous cette confiance du coach et confiance dans notre idée de travail. C'est un travail qui vient tout au long de la saison. C'est pour ça qu'il y a cette tranquilité, cette confiance. On sait ce qu'on doit faire sur le terrain.
Il y en a qui ont beaucoup d'expérience, qui ont beaucoup joué en Champions League. D'autres ont moins joué, mais quand ils entrent sur le terrain, ils jouent avec une grande qualité. C'est ça qui fait la force d'un collectif. Demain, on ne sait pas qui va être sur le terrain. Lucas (Hernandez) est blessé. Il y en a d'autres qui vont rentrer et vont faire le meilleur travail possible. C'est ça qui fait la force et qui nous fait arriver jusqu'à ici. Avoir la possibilité d'être là, c'est aussi la force de tout un groupe. »
Que vous-êtes vous dit après le match aller puis dans la semaine pour être mentalement présents et y croire ?
« Je ne peux pas (sourire). Ce sont des choses du vestiaire. Ce que je peux dire, c'est qu'on est très sincère entre nous. On essaye de se motiver, de se mobiliser tout de suite. Après un match, on sait tout de suite ce qu'on pouvait faire mieux. On a une idée comme ça à chaud, il y a beaucoup de discussions sur le match, des détails, les choses importantes qui se sont passées. Le lendemain et dans la semaine, le coach nous cadre toutes ces idées, il nous montre avec des vidéos ce qu'on doit faire de mieux, ce dont on peut profiter le match d'après, la stratégie à adopter. C'est ce qu'il s'est passé cette semaine. »
Demain, est-ce le match le plus important de votre carrière au PSG ?
« Oui, pour moi mon prochain match est toujours le plus important de ma carrière. C'est comme ça que je pense, que je me concentre. Tout ce que j'ai fait avant, c'est bien beau, ça reste dans l'histoire, c'est aussi de l'expérience, mais c'est passé, c'est derrière. Il faut tous les jours montrer ton potentiel, que tu es là, à 100% de ton niveau, parce qu'en football ça va tellement vite, dans les deux sens. C'est pour ça qu'il faut toujours se focaliser sur le prochain match et on sait l'importance du prochain en l'occurence. Tous les prochains matches seront les plus importants de ma carrière. »
Le club et les joueurs diffusent beaucoup de sérénité depuis le match aller. Qu'est-ce qui fait que vous êtes aussi sereins ?
« La confiance vient du travail de toute la saison »
« On ne sait pas ce qui va se passer durant le match, ni le résultat, mais la confiance vient du travail, de la sérénité de toute la saison. Je ne pense pas que cette confiance est juste liée au résultat du match. C'est plus une question de confiance dans la préparation, dans ce qu'on peut faire, dans ce que nos supporters vont faire. Une confiance dans toute l'énergie sur le terrain, dans le stade, dans la ville. C'est pour ça que nous, on a cette confiance. Se préparer de la meilleure des façons, avoir cette énergie pendant toute la semaine, avoir cette confiance dans l'idée de notre travail, c'est ça qui explique notre confiance pour le match.
C'est un grand adversaire. Je suis sûr que ça va être un match très dur, très difficile, qui va se jouer sur des détails. Mais on a confiance en notre préparation et en nos supporters qui vont faire une très belle fête et nous pousser jusqu'à la fin. On a confiance dans notre travail réalisé depuis le début de saison. Ce n'est pas maintenant qu'on va se décourager, vouloir tout changer, créer une nouvelle idée de jeu... Nous, on va se focaliser sur des petits points, des petits détails, et faire le meilleur match possible. »
Comment accompagner demain les jeunes joueurs de l'effectif comme Zaïre-Emery, Barcola, Nuno Mendes ?
« Le coach confiance en ses joueurs, dans la jeunesse »
« Moi quand j'étais jeune, je suis rentré dans une équipe qui avait beaucoup de calme, de confiance, une idée qui était claire. Quand les jeunes rentrent dans une équipe comme ça, je pense qu'ils ont la tranquilité pour juste travailler sur leur évolution et faire le maximum sur le terrain. Et c'est ce qu'ils font. Ils ont un coach qui leur fait totalement confiance. C'est pour ça qu'il les met sur terrain en Champions League, en Ligue 1, en Coupe de France. Peu importe l'adversaire, lui il a confiance en ses joueurs, dans la jeunesse.
Et nous les cadres aussi, on connaît Warren depuis des années par exemple. Barcola est arrivé cette saison, mais il a montré toute sa qualité. Tous les autres jeunes qui sont montés peuvent très bien entrer sur le terrain sur un match comme celui de demain. Ils peuvent s'appuyer sur les cadres, sur l'idée d'équipe, sur le travail tactique. Tout le monde sait ce qu'il doit faire sur le terrain, que ce soit les plus expérimentés ou les plus jeunes. Tout le monde est prêt et bien préparé. Pendant toute la saison, le coach nous a très bien préparés pour arriver jusqu'ici et faire le meilleur match possible. C'est pour ça qu'ils sont calmes et sereins pour faire un très bon match. »
Le PSG a fait beaucoup de changements cette année, c'est une équipe plus collective. Est-ce le bon chemin pour aujourd'hui, mais aussi pour l'avenir ?
« Le plus important, c'est toujours de garder cette culture de club »
Le collectif sera toujours l'aspect le plus important dans le football. On le voit, toutes les équipes qui ont une belle réussite, ont un collectif très fort. Le PSG s'appuie sur ça aujourd'hui, mais cela ne veut pas dire qu'il n'avait pas cette cohésion ou cette envie de gagner les matches avant. Voilà, il y a des joueurs qui sont partis, d'autres qui sont arrivés, comme chaque année. Le football est comme ça. Il y a des idées, des nouveaux entraîneurs qui arrivent, des nouvelles directions qui arrivent. Mais le plus important, c'est toujours de garder cette culture de club, cette culture de collectif parce que peu importe le joueur qui va arriver ou partir, il sera tranquille en arrivant dans un club et un collectif déjà costaud. Quand le collectif va bien et marche bien, les individualités ont plus de facilité pour s'en sortir. »
L'équipe de cette saison est-elle plus expérimentée et meilleure que celle de 2020, qui était arrivée en finale ?
« C'est très difficile de faire des comparaisons sur les saisons, les équipes, les joueurs. Cette saison, il y a vraiment une belle expérience parce qu'on sait ce qu'il s'est passé en 2020 avec cette finale qu'on n'a malheureusement pas gagnée. Mais on avait fait un très beau parcours, qui est resté gravé dans la mémoire de tous les Parisiens, dans la mienne particulièrement. C'était aussi une saison particulière pour tout ce qu'il se passait dans le monde à ce moment (en référence au COVID, ndlr). Aujourd'hui, on vit dans un autre moment. C'est un match qu'on joue à la maison. En 2020, il n'y avait pas de supporters, cela se jouait sur un match unique. C'était vraiment très différent et c'est très dur de comparer.
Comme je l'ai dit avant, il faut toujours garder cette culture du collectif d'abord, et après les individualités vont s'en sortir très facilement. Cette saison, on a vraiment cette confiance, ce bel espoir de gagner des titres. On s'appuie surtout sur le travail, la cohésion du groupe, la volonté de vouloir faire les choses les uns pour les autres. C'est très important dans un match de foot, dans un match décisif comme une demi-finale à la maison. C'est pour ça qu'il faut sortir toutes ces possibilités, toutes ces choses qui peuvent nous envoyer en finale. Après, je vous laisse le jugement et le soin de comparer la saison, l'équipe, les joueurs un par un. Nous les joueurs, on a toujours ce grand espoir de faire de belles choses et demain ça sera comme ça, on va ramener ce bel espoir et cette confiance avec nous. »