Article 

Pour ceux...

Publié le samedi 31 mai 2025 à 14:00 par Iaro
Ce samedi 31 mai, le Paris Saint-Germain Football Club disputera la seconde finale de la Ligue des Champions de son histoire, après la défaite de 2020 contre le Bayern Münich (0-1). La quatrième finale européenne de son histoire, aussi. Tout un peuple rouge et bleu rêve d’un second trophée européen, après celui de 1996, mais la tâche s’annonce ardue face aux talentueux et coriaces Italiens de l’Inter Milan.
Ce samedi 31 mai, le Paris Saint-Germain Football Club disputera la seconde finale de la Ligue des Champions de son histoire, après la défaite de 2020 contre le Bayern Münich (0-1). La quatrième finale européenne de son histoire, aussi. Tout un peuple rouge et bleu rêve d’un second trophée européen, après celui de 1996, mais la tâche s’annonce ardue face aux talentueux et coriaces Italiens de l’Inter Milan.

Le PSG a 55 ans, une armoire à trophées qui s’est considérablement remplie au fil de son histoire, et notamment au cours des douze dernières années, et des millions de fans, suiveurs et irréductibles à travers la France, et même au-delà. 

Gianluigi, Marcos, Nuno, Fabian, Désiré, Kvicha, Luis et tous les autres, faites-le pour nous, pour eux, samedi soir en terres allemandes. Pour tous ceux qui l’attendent à n’en plus trouver le sommeil, depuis les demi-finales contre Arsenal. 

Faites-le pour ceux qui ont exulté en 1996 sur le coup de canon de Bruno Ngotty, et qui rêvent de tout lâcher samedi une deuxième fois.

Pour ceux qui se ruaient sur le télétexte pour découvrir les résultats de la veille au soir. Pour ceux qui attendaient Téléfoot ou Jour de Foot comme la nuit de Noël.

Pour ceux qui ont découvert Marco Verratti, médusés par le talent de l’alors jeune Italien, par une nuit d’été de 2012 lors d’un match amical aux États-Unis, sur les coups de trois heures du matin. Pour ceux qui seront là à la même heure, fidèles au poste et quoiqu’il arrive samedi soir, pour le PSG/Botafogo du 20 juin prochain. 

Pour ceux qui suivent le PSG depuis ses débuts, ceux qui se souviennent avec émotion du titre de 1986, de la bande à Gérard Houllier, de Jean-Marc Pilorget, Dominique Rocheteau et les autres. À jamais les premiers. Ces fans des premières heures ont forcément vibré une deuxième fois en 1994.

Pour ceux qui demandaient à leurs parents de monter le son de la radio dans la voiture sur la route du départ ou du retour des vacances d’été, histoire de suivre les matchs aoûtiens du PSG sans les images. Pour ceux qui adoraient le multiplex et son jingle mythique, et aussi pour ceux qui détestaient ça et qui pestaient contre les commentateurs quand l’antenne passait du Parc des Princes à la Mosson ou à Bollaert.

Pour ceux qui, en septembre 2024, trouvaient que 21 joueurs seulement, c’était insuffisant pour aller au bout dans toutes les compétitions. Pour ceux aussi qui n’ont jamais douté de Luis Enrique, de Dembélé et les autres. Pour ceux, enfin, qui ont sué de la raie sévère à 0-2 au Parc des Princes contre Manchester City lors des pénaltys à Liverpool, à Birmingham contre Aston Villa, sur le loupé de Saka à la 87ème au Parc. Une seule famille rouge et bleu samedi soir.

Pour ceux qui ont un ami Anglais qui croyait encore il y a six mois que la Premier League est le meilleur championnat au monde. Raté, les fucking French frogs de la Farmes League te passent le bonjour.

Pour ceux qui ont eu la chance de se trouver au Parc des Princes contre le Real Madrid en 1993, le Steaua Bucarest en 1997 (putain de fax, mais quel pied à la fin), contre Rosenborg en 2000, contre Twente en 2010, ou contre le Bayern Münich en 2021. Et on en oublie.

Pour ceux qui vont faire le trajet jusqu’à Münich dans les jours ou heures qui viennent et qui attendent de pouvoir exulter à nouveau dans un stade avec leur maillot RTL, Opel ou Fly Emirates, avec la même intensité qu’en 2006 au Stade de France contre Marseille. Merci pour rien Vikash, sauf pour ton but d’anthologie du 2-0. Pour ceux qui avaient emporté leur appareil Kodak au stade en ce jour d’avril 2006 et qui ont pu troller leurs potes avec les clichés pendant toute la fin du collège ou du lycée. Dhorasoo lui, a passé l'été à cirer le banc de touche avec sa caméra Super 8. Chacun son kif.

Pour ceux qui ont déjà ramené un bulletin de notes à leurs parents avec écrit dans les commentaires « Fan du PSG, mais pas d’histoire-géographie ». Pour ceux qui ont négocié un tendu d’écharpe du PSG en classe avec l’un de leurs professeurs (on en connaît).

Pour ceux qui ont détesté leur club après le plan Leproux, qui se sont même surpris à jubiler intérieurement que le PSG laisse échapper le titre de champion de France 2011/12 à Montpellier. Pour ceux qui ont été interdits de stade sans fondement légal valable, qui ont été raflés par les CRS, qui pointaient au commissariat à la mi-temps des matchs. Pour les mêmes qui ont eu le cœur assez grand pour pardonner, ou seulement pour avancer et aimer à nouveau leur club.

Pour ceux qui ont connu la douce époque de la fin du siècle dernier où atteindre le dernier carré européen était la norme, et qui n’ont jamais douté que les dieux du football finiraient par se rappeler à notre bon souvenir. Pour ceux qui voyagent juste en fermant les yeux, quand on leur parle de Parme, de Barcelone ou de Liverpool. Vive Euro PSG. Vive aussi Hervé Mathoux qui était la voix off de la VHS des 30 ans du club, à un détail près : dommage que tu sois devenu un des caniches de Vincent Bolloré.

Pour ceux qui ont passé une bonne semaine, qui arrivent à mettre de la distance avec l'événement. Et aussi pour ceux qui n’en peuvent plus d’attendre et qui ont cru mourir vingt fois depuis la finale PSG/Reims, parce que depuis samedi dernier, il n’y a maintenant plus rien d’autre à penser que cet ultime (foutu) match.

Pour ceux qui supportent le PSG depuis l’extérieur de l’Île-de-France, parfois sans avoir jamais vécu à Paris ou en banlieue proche. Pour ceux qui vivent leur passion pour leur club à distance, parfois depuis l’étranger et malgré le décalage horaire.

Pour ceux qui ont cherché à s’abonner à la VF Agency en juillet 2017 au moment des rumeurs estivales autour de l’arrivée de Neymar Jr.

Pour ceux qui sifflent l’air mythique de Who Said I Would? De Phil Collins sous la douche, au travail ou dans les couloirs du métro parisien.

Pour ceux qui passent un magnifique lundi à chaque fois qu’on bifle l’Olympique de Marseille, soit deux ou trois fois par an, on ne s'en lasse pas. Si on perd samedi soir et que les jours suivants sont difficiles, n’oubliez jamais qu’ils feront un magnifique 0/24 points lors de la prochaine phase de ligue. Et rappelez-leur que Pascal Feindouno et le PSG 1998/99 leur passent le bonjour.

Pour ceux qui sont d’accord avec le paragraphe précédent mais qui ont encore le cœur qui saigne à l’évocation des noms de Lorik Cana, Gabriel Heinze ou du presque kidnappé Fabrice Fiorèse.

Pour ceux qui reconnaîtraient Jean Djorkaeff, maillot rouge sur les épaules, entre mille.

Pour ceux qui tentaient de suivre les matchs du PSG sur Canal+ sans décodeur. Le coup de la passoire, ça ne marchait pas, mais on avait quand même droit à la première minute du match en clair.

Pour ceux, probablement nés entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, qui n’ont jamais autant aimé une équipe du PSG que celle de Vahid Halilhodzic version 2003/04. Mais ça, c’était avant la bande à Ousmane, Viti et Achraf.

Pour ceux qui pensent, contrairement à Charles Biétry, qu’il ne manquait pas un sourire au PSG, mais plutôt un coach avec des burnes et une sérieuse dose de compétence.

Pour ceux pour qui le PSG est tout, qui ont du sang rouge et bleu qui coule dans leurs veines. Pour ceux pour qui le Paris-Saint-Germain constitue un repère, une boussole, un pilier inébranlable, depuis 1970 ou plus tard, et qui seront toujours là quoiqu’il arrive. Fluctuat net mergitur.

Pour ceux des rendez-vous gays Planète PSG, des barbecues CulturePSG, des urban soccer endiablés, et aussi ceux issus de tous les autres forums, sites, fanbases virtuelles autour du glorieux PSG. Pour tous ceux qui ont la chance de pouvoir vivre leur passion avec des passionnés en chair et en os, et aussi pour tous ceux qui préfèrent savourer leur club plus anonymement. On est ensemble.

Pour ceux qui, gamins, ont découvert le Parc des Princes grâce à leur conseil régional, leur club de football, le comité entreprise de leur père. Pour les mêmes qui se sont imaginés participer un jour au Challenge Wanadoo.

Pour ceux qui ont revisionné le but de Jay-Jay Okocha à Bordeaux plus de fois qu’ils n’ont dit « je t’aime » à leur mère.

Pour ceux qui, après Vitkovice en 1986, se sont imaginés que l’Europe, ça ne serait jamais pour nous.


Pour les plus mordus qui étaient à Tarbes, à Alençon, aux quatre coins de la France pour les phases finales des compétitions de jeunes du club. Pour ceux aussi qui passaient leurs week-ends au Camp des Loges, et maintenant au Campus PSG, à tenter de dénicher le futur Jean-Christophe Bahebeck, Ibrahim Mbaye ou Philtgérald Mbaka. Pour ceux qui ont le cœur assez grand pour supporter les féminines, les handballeurs, les judokas et tous les dignes représentants de la famille PSG.


Pour ceux qui ont déjà clamé, comme Rohff, qu’on supportera le PSG même relégués. Pour ceux, aussi, qui ont affirmé que si vous descendez, on vous descend. La contradiction n’empêche pas l’amour sincère.

Pour ceux, et ils étaient 49 575, qui étaient du record d’affluence au Parc des Princes contre les Belges de Waterschei, en mars 1983.

Pour ceux qui comptent parmi les abonnés actuels, les anciens titulaires d’un ticket annuel, les habitués des déplacements dans des conditions épiques, les ultras qui passent leur match derrière des drapeaux géants, les doux dingues qui se couchent à quatre heures du matin pour contribuer à la fabrication d’un tifo, et qui rentrent dormir trois heures avant d’aller au travail. Pour ceux qui stickent depuis le berceau. Pour ceux qui ont mis leurs études, leur carrière, leur couple en danger pour le tout puissant PSG. Puissiez-vous être très nombreux samedi soir à Münich, et comblés au coup de sifflet final d’un bonheur que vous avez toujours recherché.

Pour ceux qui achetaient Le Foot après les cours, qui fantasmaient sur des unes d'éditions mercato improbables, avec Nuno Gomes en attaquant vedette d’un 4-4-2 entraîné par Coco Suaudeau, et qui couchaient sur papier leurs compositions de rêve avec leurs potes au lycée sur leur cahier à spirales.

Pour ceux qui signaient systématiquement Freddy Adu, (feu) Maxim Tsigalko, Ruslan Nigmatullin et autres Kerlon dans leurs parties de Football Manager aux commandes du PSG. Ça, c’était avant QSI, quand le budget mercato de départ était de dix millions d’euros.

Pour ceux qui ont pleuré de rage, de tristesse ou de désespoir à cause de Zvodimir Boban, de Ronaldo (le vrai), de La Corogne, de Deniz Aytekin ou de Kinglsey Coman, parce que c’est plus dur encore avec les enfants du club. Pour les abonnés du podcast CulturePSG des éliminés des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Les mêmes qui attendaient la première journée européenne de septembre de la saison suivante avec l’impatience des fidèles jusqu’à la mort.

Pour ceux qui portent leur maillot du PSG en cours, au travail, dans la rue, y compris les lendemains de défaite. Même le sinistre bavoir de la saison 2005/06, suivi de l’horrible tunique chocolat de la saison 2006/07.  

Pour ceux qui avaient une carte Panini, un poster ou un fond d’écran de Carlos Bianchi, Mustapha Dahleb, Safet Suši, Luis Fernandez, Raí, Ronaldinho ou Pauleta. Et qui sourient en y repensant.

Pour ceux qui ont jubilé quand le Real Madrid de Kylian Mbappé a pris la porte en quarts de finale contre Arsenal. Essaie encore petit.

Pour ceux qui se sont mis à rêver de la montée du Paris FC ou du Red Star en Ligue 1 pendant les années Pochettino et Galtier et qui se sont imaginés changer de crèmerie. On vous voit les gars, mais on ne vous en veut pas.

Pour ceux qui sont devenus champions de France avec le PSG pour la première fois en mai 2013. Merci QSI, Leonardo, Ibrahimovic, Thiago Silva, Jérémy Ménez, David Beckham et son déambulateur, et tous les autres.

Pour ceux qui vivent les mercatos d’été et d’hiver comme des montagnes russes émotionnelles. Pour ceux qui ont cru en Hatem Trabelsi au PSG, en Hakan Yakin aussi et même en Lilian Thuram. Pour ceux qui font F5 jusqu’à 23h59 le 31 août et qui s’étranglent en voyant Charles-Édouard Coridon signer sur le gong. Avouez-le, Louis Compote a changé votre vie.

Pour ceux qui ont pourri l’ambiance, la soirée de leur meuf, de leurs amis, des vacances entières parfois, à cause d’une défaite à Gerland ou contre Nice.

Pour ceux qui collectionnaient leurs tickets d’entrée au Parc des Princes, qui les fourraient dans une boîte en aluminium avec parfois, aussi, des places pour des matchs à l’extérieur ou de l’Équipe de France. Foutue billetterie dématérialisée, foutu Ticketplace : c’était mieux avant.

Pour ceux qui soupirent en repensant à l’époque où tout le football amateur français s’imaginait pouvoir nous éliminer en Coupe de France… Alors qu’aux exceptions près de Clermont-Ferrand en 1997 (et de Gueugnon en Coupe de la Ligue en 2000), le PSG a toujours été intraitable en coupes nationales.

Pour ceux qui ont connu le Parc des Princes du temps des deux virages d’ultras, de ces deux blocs qui se répondaient en montant dans les décibels, à grands renforts de fumigènes, de grecques et autres tendus d’écharpe accompagnés de chants à s’en rompre les cordes vocales.

Pour ceux qui n’arrivent pas à dormir les soirs de défaite, qui maudissent les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants, mais qui défendent leur club contre le reste du monde, et spécialement les provinciaux, dès le lendemain au petit-déjeuner. No one likes us, but we don't care.

Pour ceux qui en sont venus à supporter le PSG par le truchement de leur père, d’un oncle, d’un aîné. Qui regarderont la finale avec eux samedi soir, ou qui penseront à eux parce qu’ils ne sont plus. Aussi, pour ceux qui ne sont plus là et qui ont aimé le club des tréfonds de leurs tripes. Enfin, pour ceux qui auraient aimé transmettre leur club comme on le leur a transmis à eux, mais qui ne le peuvent pas. Vous êtes les plus grands.

Pour ceux dont le cœur à failli s’arrêter de battre lors des fins de saison 2006/07 et 2007/08. Spécialement contre Saint-Etienne au Parc des Princes en 2008, ou à Sochaux la même année.

Pour ceux dont la respiration s’est brusquement arrêtée quand Bernard Mendy s’est saisi du ballon en finale de Coupe de la Ligue contre Lens, encore la même année.

Faites-le pour eux, faites-le pour nous, et que notre sang ne fasse qu’un tour, que notre palpitant s’emballe, que des larmes de plénitude ou de catharsis coulent le long de nos joues samedi soir, sur les coups de vingt-heures ou avant minuit. Allez Paris, allez PSG.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
Match lié 

News 

Aujourd'hui

lundi 02 juin

dimanche 01 juin

samedi 31 mai

vendredi 30 mai

jeudi 29 mai

mercredi 28 mai

mardi 27 mai

 

Soutenez nous 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee