L'ancien parisien Kingsley Coman a donné une interview très commentée à l'hebdomadaire allemand Kicker. Voici ses propos sur son époque parisienne en intégralité, traduits par nos soins.
L'hebdomadaire allemand Kicker a diffusé dans son édition de la semaine une longue interview de Kingsley Coman, international français du Bayern Münich parti du PSG à l'été 2014 après avoir refusé toutes les propositions de contrat faites par son club formateur. Voici le texte intégral concernant la partie sur le PSG :
« A 16 ans, vous étiez un des joueurs les plus jeunes dans l'effectif du PSG. Expliquez nous : comment c'est quand on intègre soudainement l'effectif professionnel à un tel âge ?
Par chance, nous étions plusieurs jeunes dans l'équipe. Nous restions la plupart du temps entre nous. Il y avait plusieurs clans dans l'équipe. Cela ne rendait pas l'intégration facile. Alors qu'à Turin par exemple, alors que je connaissais peu l'italien, je parlais tout à fait normalement avec les joueurs locaux plus vieux, ce qui était un peu différent de Paris.
Vous avez joué avec un certain Zlatan Ibrahimovic. Comment c'était ?
Ibrahimovic ne fait pas partie des joueurs qui vont vers les jeunes, les prennent dans leurs bras et leur donnent des conseils. Il s'occupe plus de lui. En conséquence, notre relation était neutre.
Vous êtes un fan du PSG, avez joué dans leurs équipes de jeunes, êtes devenu un des joueurs les plus jeunes à y jouer en professionnels et avez quitté pourtant l'effectif en 2014. Comment pouvez vous l'expliquer ?
Je ne me sentais pas bien dans l'équipe. Et j'ai réalisé que j'avais fini une phase. Beaucoup de mes partenaires en équipe de France de jeunes commençaient à mettre un pied dans leurs équipes professionnelles respectives. Je jouais certes à Paris mais je sentais que j'avais l'étoffe pour avoir plus de temps de jeu. Mais ce n'était guère possible. La concurrence était énorme, plus le fait que tout est orienté dans la quête de titres. Les jeunes n'avaient pas de rôle à jouer, il y avait une philosophie spéciale. Et mon contrat arrivait à expiration, j'ai commencé à regarder autour. Je savais que je devais partir, même si Paris est mon club de coeur et le sera toujours. Mais je devais penser à ma carrière.
La pression était énorme.
Absolument. Le club pensait que je ne partirai pas. Mais je voulais plus, je ne voulais plus me contenter des amuses-bouches. Et je savais que je pouvais faire plus.
Cette ambition, cette volonté de ne jamais être satisfait, c'est une caractéristique chez vous ?
Oui. Je veux toujours plus. Et je voudrais que l'on reconnaisse ma valeur et que l'on me donne l'opportunité de m'améliorer. Je peux m'habituer très vite à un autre niveau, et ainsi passer à l'étape suivante. Quand je réalise que toutes les conditions ne sont pas en place pour atteindre mon niveau de performance optimal, je ne suis pas satisfait.
Vous êtes souvent insatisfait.
Je me fixe des exigences très élevées. Cela vient aussi un peu de mes parents mais je me connais le mieux. Je sais ce que je peux faire et je regarde souvent ce que je pourrais faire, pas ce que j'ai fait. Je suis rarement satisfait à 100%.
Il était probablement difficile de partir à Turin en 2014.
C'était très dur. Ajouté à ça un entraînement incroyable. En comparaison, nous ne faisions rien à Paris. Les deux premières semaines, j'étais mort tous les jours. La préparation était très stressante. J'étais tout seul, je ne parlais pas la langue mais je savais pourquoi j'avais fait ça. Il était donc nécessaire de persévérer. Quand Paul Pogba est revenu de la Coupe du Monde, il m'a beaucoup aidé. Il vient de la banlieue de Paris, nous nous comprenions très bien et cela m'a énormément aidé. »
NB : Propos recueillis par Kicker et traduits par nos soins.
