Article 

[ITW CulturePSG] Guy Lacombe : « PSG-OL sera un grand match »

Publié le vendredi 24 mai 2024 à 23:00 par Numéro 10
L'ancien entraîneur du PSG, Guy Lacombe, nous a accordé un entretien pour évoquer la finale de la Coupe de France à venir, contre l'OL, et la première saison de Luis Enrique. L'occasion aussi de revenir sur son passage sur le banc parisien, entre décembre 2005 et janvier 2007, et en particulier sur la victoire en Coupe de France contre l'OM. « Quel merveilleux souvenir », nous glisse-t-il au bout du fil.

Cette finale de la Coupe de France PSG/OL est alléchante sur le papier. Qu'en pensez-vous ?

« Oui, je pense que ça va être un grand match, parce qu'il y a d'un côté une équipe qui est euphorique, c'est Lyon, et de l'autre Paris qui est champion de France, brillamment, avec les joueurs de grand talent que l'on connaît. Donc effectivement, ça va être une belle finale. Du 50-50 ? Oui, surtout en Coupe de France. C'est le charme de cette coupe, où le favori est un peu moins favori et l'outsider un peu moins outsider. On le voit dans l'histoire de la Coupe de France, il y a eu beaucoup de surprises. Nous-mêmes, en 2006, lorsqu'on bat l'OM, on n'est pas favoris. Ils étaient mieux classés en championnat, alors que pour nous, c'était notre objectif de la saison.

C'est vrai qu'en étant déjà qualifiés pour la Coupe d'Europe, les Lyonnais vont pouvoir jouer plus libérés, mais dans le cas contraire, ils auraient été dans l'obligation de l'emporter. Donc je ne pense que ça va se jouer sur la manière d'aborder le match. Je suis persuadé que les Lyonnais seront gonflés à bloc, mais les Parisiens également. Ils ne peuvent pas lâcher ce trophée comme ça. Je m'attends à une grosse performance de leur part. Je lis quand même beaucoup de choses sur le PSG et Luis Enrique. C'est un entraîneur qui va tout faire pour que ses joueurs soient au top sur ce match-là et pour gagner ce titre qui compte pour lui, indéniablement. C'est tout ce que je leur souhaite. »

La préparation de cette rencontre côté parisien a beaucoup fait parler, notamment avec des joueurs importants profitant de leurs jours de repos. Est-ce que ça peut compter ?

« Honnêtement, je pense que les onze qui vont débuter ce match vont être extrêmement motivés, et que Luis Enrique, le club et tout l'environnement sont là pour leur rappeler l'importance de ce match. Pour avoir été à Paris, il y a quelque chose que j'ai beaucoup apprécié, c'est lorsque ce club ressent cette quête du trophée. Moi je me souviens, en 2006, à partir du huitième de finale, du balayeur au président, tout le monde était uni pour aller gagner le trophée. Je pense que c'est la marque des grands clubs et donc Paris, dans ce domaine, a cette expérience-là, a cette volonté-là. Cette Coupe de France, ça fait quelques années qu'elle leur échappe. Donc le (vrai) doublé, ils veulent absolument l'avoir. Maintenant, ils tombent sur un adversaire qui est également dans une période très faste. »

Quel regard portez-vous sur la totale réussite de Pierre Sage et de cette équipe lyonnaise revenue d'entre les morts ? 

« Pierre Sage a pu compter sur un mercato d'hiver à 60 millions d'euros pour renforcer son équipe »

« D'abord, il faut souligner le travail exceptionnel de Pierre Sage. Maintenant, peu d'entraîneurs peuvent compter sur un chèque de 60 millions d'euros pour renforcer leur équipe à la trêve hivernale. Je dirais même 60 millions plus Matic (NDLR : transféré de Rennes pour 2,5 millions d'euros) qui est quand même un joueur hors normes pour notre championnat et qui a fait beaucoup de bien à cette équipe de Lyon. C'est important parce que, je le dis, un entraîneur, ce n'est pas un magicien. Par contre, il y a des entraîneurs qui savent faire en sorte que leur groupe s'harmonise et ça a été le cas. Pierre Sage a un effectif. Et si parfois, en première mi-temps, ça ne fonctionne pas, il a le don de savoir faire des changements qui apportent un gros plus à cette équipe. Je pense que c'est le mercato d'hiver qui lui a permis d'avoir cette latitude. Il s'en sert et il le fait remarquablement bien. Tout ça fait que ça s'équilibre avec Paris pour cette finale, parce qu'en plus, ça fait depuis 2012 que les Lyonnais cherchent un titre. Pour moi, ça peut être une finale exceptionnelle. »

Le symbole de ce renouveau, c'est l'éternel Alexandre Lacazette qui porte l'OL offensivement (22 buts toutes compétitions confondues)... 

« Ils l'ont pris pour ça. Il vient d'Arsenal. Quand je le vois revenir, et c'est pareil pour Tolisso, ce sont des joueurs qui aiment leur ville de par leur formation au sein de l’OL. Être Lyonnais et jouer à Lyon, c'est quelque chose d'hyper important pour eux. Je pense que c'est un pari qui a été fait avec cette idée-là. Je ne suis pas trop surpris de la saison que fait Lacazette. Sous-côté par les observateurs ? Oui, parce qu'en équipe de France, il n'a pas obtenu ce qu'il pouvait espérer avec un tel potentiel. Il tombe sur une grosse génération d'attaquants... Les gars sont différents. C'est un peu comme les milieux de terrain en 1998. C'est compliqué de se faire une place. Je pense qu'il jouerait dans la grande majorité des autres sélections. »

Kolo Muani plutôt que Lacazette ?

« Ce n'est pas le même poste. Lacazette est un pur avant-centre. Kolo Muani a l'avantage de pouvoir jouer sur les côtés. Il a été choisi pour ça. Il a été choisi parce qu'il a cette caractéristique de pouvoir jouer à gauche, à droite, et éventuellement dans l'axe. Mais dans l'axe, il y a déjà ce qu'il faut. Je pense que c'est dans cet optique-là que Didier a fait sa liste. Pour lui, Kolo Muani n'est pas en concurrence avec Lacazette. »

Comment jugez-vous cette première année de Luis Enrique ? 

« Je pense qu'il a le charisme, l'envergure et aussi le passé pour pouvoir être le maître à bord sur le plan technique à Paris. Et ça, c'est très important. Il est reconnu pour ça. Et effectivement, il s'en sert. On voit bien qu'il ose, il fait des choses, il bouscule les codes, il bouscule les joueurs, et à la fois, il les aime. Je crois que de ce côté-là, il fait vraiment du bon boulot à Paris. Le seul petit souci qu'il a pu avoir cette saison, c'est Dortmund, mais je pense que c'est plutôt Dortmund qui a fait un gros match que Paris qui s'est loupé. C'est comme ça, c'est le foot. Et c’est Français d’avoir gagné le match avant de le jouer du moins pour la presse et les consultants ! Quand vous voyez la finale de la League Europa, personne n'aurait misé sur un tel match. »

Comment voyez-vous la suite ? 

« Peut-être qu'en termes d'équilibre d'équipe, on va retrouver un grand Paris-Saint-Germain la saison prochaine »

« Tout va se jouer sur le remplacement des joueurs qui vont partir, et notamment celui de Kylian Mbappé. C'est une perte immense. C'est un joueur d'une dimension incroyable et je pense qu'on va s'en apercevoir après son départ. Après, c'est là où les dirigeants, ceux qui vont recruter, auront un rôle à jouer sur le futur de cette attaque, et même du milieu de terrain, en recrutant des joueurs qui donneront un meilleur équilibre à l'équipe. Je pense que Luis Enrique, dans ce domaine-là, au vu de la saison qu'il vient de réaliser, aura aussi son mot à dire. Peut-être qu'en termes d'équilibre, on va retrouver un grand Paris-Saint-Germain la saison prochaine. C'est ce que je souhaite. C'est vrai qu'avec Luis Enrique, l'équipe passe vraiment avant les individualités et il recherche constamment cet équilibre, cette force collective qui permet de faire des grandes choses. »

Avec Kylian Mbappé, Luis Enrique a été confronté à l'éternelle problématique de mettre son joueur vedette dans les meilleures dispositions sans pénaliser le collectif...

« Ça a toujours été le cas, c'est ça le rôle d'un entraîneur. Mais de plus en plus, c'est vrai que les joueurs qui ont une certaine valeur marchande sont, je dirais, individuellement plus axés sur eux-mêmes qu'à notre époque. Ce que les entraîneurs essayent de faire, et toute ma vie d'entraîneur, ça a été ça... c'est de créer une unité, de faire que les onze joueurs ne fassent qu'un. C'est le rôle de Luis Enrique. Il y a eu des grands buteurs à notre époque, mais le collectif jouait essentiellement pour eux. C'est vrai que Paris a joué pour Kylian Mbappé, mais peut-être pas suffisamment pour atteindre les objectifs qu'il souhaitait réaliser.

En fait, le problème qui s'est posé, c'est à partir de l'annonce au club de son départ. Et là, on rentre dans l'humain. Autant pour lui-même que pour toute l'équipe, tout le club et même tous les observateurs. Moins impliqué dans son attitude ? C'est aussi une impression qu'on a parce qu'on savait qu'il avait un problème et donc notre regard a changé sur lui. Oui, je sais, c'est compliqué à reconnaître. Parce qu'avoir un joueur pareil, c'était exceptionnel. Peut-être qu'on va vraiment s'en rendre compte quand il ne sera plus là. »

Donc pour vous, son manque d'implication pour le collectif était un faux débat ? 

« Exactement. En même temps, il faut reconnaître que contre Dortmund, il y a deux ou trois montants, quoi. Donc, voilà, ça ne veut pas rentrer. Et pourquoi ça ne veut pas rentrer ? Parce qu'il ne faut pas croire que cela provienne uniquement de la chance du joueur ou de la réussite du joueur, c'est la réussite de toute l'équipe, c'est la réussite de tout le club. C'est très important. Et je dirais même que c'est la réussite de tout un peuple parisien derrière cette équipe. C'est pourquoi une ambiance peut permettre à une équipe de faire faire des choses incroyables. Et c'est quelque chose qu'on a du mal à analyser, à justifier. Le lien qui se crée entre les personnes est ce qui rend le football merveilleux. Il faut le reconnaître. »

Justement vous avez connu un moment merveilleux sur le banc du PSG, avec cette Coupe de France remportée en 2006 au nez et à la barbe de l'ennemi marseillais (2-1). Est-ce que le fait d'évoluer au Stade de France était un avantage ? 

« La meilleure ambiance que j'ai connue en tant qu’entraîneur, c'est au Parc des Princes »

« Peut-être qu'au niveau logistique, c'était un avantage pour nous de jouer au Stade de France grâce à la proximité. Mais au niveau de l'ambiance, j'en suis moins convaincu. Déjà, Saint-Denis n'est pas Paris, et ensuite, le Stade de France c’est le Stade de la France, pour la France, ce n'est pas le Parc des Princes qui est le Stade de Paris, pour Paris. La meilleure, la plus belle ambiance que j'ai commue dans ma vie, en tant qu’entraîneur, c'est au Parc des Princes. Quand vous avez 45 000 personnes derrière vous, et les deux virages qui se répondent à l’unisson, ça, c'est exceptionnel. Et en plus c'est une enceinte qui est vraiment particulière. Après, oui, le Stade de France était plutôt acquis à notre cause. »

Dans la préparation, comment avez-vous abordé ce match, où vous étiez dans la peau de l'outsider ?

« Déjà, comme je vous l'ai dit, tout le club était mobilisé à partir du huitième de finale, si je me souviens bien. Et quand je vous dis « du balayeur au président », je ne fais injure à personne. Tout le personnel du Paris Saint-Germain était mobilisé sur cet objectif de la Coupe de France et ça se sentait, les joueurs le sentaient, et ça a été un atout important. La deuxième chose, c'est l'histoire qu'il y a eu, vous savez, des Minots qui étaient venus jouer ce match au Parc, parce que les supporters marseillais n'avaient pas été autorisés à se déplacer (NDLR : 0-0 le 5 mars 2006). Au-delà de cette décision alambiquée du président de l'OM de l'époque (Pape Diouf). c'est vrai qu'on avait raté ce match-là et je n’avais pas été bon dans la préparation.

Je me souviens, lorsqu'il y a eu le tirage au sort des demi-finales, on savait que si on passait, on avait de grandes chances de tomber sur l'OM en finale. Parce qu'ils jouaient Rennes chez eux, et nous, on jouait Nantes à l'extérieur. Et là, on s'est regardés avec Pedro (Pauleta) et on s'est dit « On sera en finale et on va la gagner ! ». Juste en se regardant. Je peux vous garantir qu'il a pensé la même chose que moi et que je pensais la même chose que lui. Donc les joueurs, déjà, étaient très concentrés sur cette compétition, sur ce trophée-là. 

Pedro était un grand professionnel, mais avant tout axé sur sa performance. Et ça lui permettait de rendre la performance de toute l'équipe meilleure, puisque que c'était le buteur. C'est un peu le même problème qu'avec Kylian. C'est pour ça que j'étais là pour faire accepter à tous les gars qu'il avait cette qualité pour bien finir nos actions. C'est vrai qu'en demi-finale, il nous met ce but fantastique à Nantes. Et il ne faut pas oublier la passe magique de Vikash. Ça fait partie de la magie de cette Coupe de France. »

Si on revient au déroulement de cette finale, il y a cette ouverture du score précoce de Bonaventure Kalou (5e) qui vous met tout de suite sur de bons rails...

« Tout à fait et on avait prévu ce genre de situation à l'entraînement, On savait que l'OM avait des latéraux qui étaient capables de faire certaines erreurs. Edouard Cissé a merveilleusement concrétisé ce qu'on avait pensé et ce qu'on avait travaillé. Il est allé faire un pressing très fort sur Taïwo. Ça nous a permis de récupérer un ballon à l'orée de la surface de réparation et d'ouvrir le score sur cette frappe merveilleuse de Bonaventure. Je connaissais bien l'entraîneur de l'OM, Jean Fernandez, et sa philosophie de jeu. Son équipe était bien plus à l'aise en transition, en attaque rapide, que pour faire le jeu. C'est pour ça qu'on a pressé d'entrée. On voulait et on a eu la chance de marquer rapidement. Ça nous a mis dans une position extrêmement favorable en rapport avec le plan de jeu que l’on avait mis en place. »

Survient plus tard le coup d'éclat de ce match, cette frappe venue de nulle part de Vikash Dhorasoo (49e)...

«  J'avais titillé Dhorasoo sur sa concurrence avec Ribéry en équipe de France. Et sur cette finale. il a été exceptionnel »

« Je pense que le premier surpris sur le coup est Fabien Barthez. Il connaît bien Vikash. Il le côtoie en équipe de France. Il sait très bien qu'il ne frappe pas à cette distance-là. Il frappe rarement au but en règle générale. Il frappe dans la surface de réparation, à la limite, s'il se retrouve dans une situation idéale. Et encore... Donc il a surpris tout le monde. Tout le monde pense qu'il va servir un de ses coéquipiers. C'est ce qui a surpris Fabien. Ce but, c'est la marque d'un joueur créatif qui a eu cette inspiration dans un moment propice. Si vous avez la cassette du match, je vous invite à voir la tête de Vikash quand il rentre sur le terrain. Vous comprenez très vite qu'il va faire un grand match. Il faut savoir que c’était un objectif majeur pour lui de gagner le seul trophée qui lui manquait ; de plus, je l'avais titillé sur sa concurrence avec Franck Ribéry en équipe de France. Et sur cette finale, il a été exceptionnel. »

Ironie du sort, la saison suivante, vous écartez ce même Vikash Dhorasoo, qui se fait licencier pour faute grave suite à des attaques à votre égard dans la presse. Aujourd'hui, que gardez-vous de lui au final ? Le positif ou le négatif ?

« Déjà, il faut rappeler qu'il n'est pas licencié par son entraîneur, mais par son président (Alain Cayzac). Je n'oublie pas ce qui s'est passé, mais je n'oublie surtout pas ce qu'il nous a apporté, justement, dans l'aventure de la Coupe de France. Après, malheureusement, on tombe sur la mauvaise année avec ce Mondial 2006, où Vikash pense pouvoir jouer un rôle majeur en équipe de France. Mais il ne joue pas. Et quand il revient avec nous, je m’aperçois très vite que c'est un joueur qui n'a plus d'essence dans le moteur. D'ailleurs, après son départ de Paris, il n'a pratiquement plus joué (NDLR : Licencié par le PSG le 11 octobre 2006, il ne disputera plus aucun match officiel, malgré sa signature à Livourne en juin 2007). 

C'est ce que disait Michel Platini au sujet de sa retraite sportive. Après le Mondial 1986. il n'avait plus d'essence. Vikash était dans ce cas-là et se retrouvait dans une certaine détresse mentale. Donc si je ne le faisais plus jouer, c'était pour le bien du collectif. S’il avait connu les staffs beaucoup plus fournis d’aujourd’hui, avec des personnes compétentes dans le domaine du suivi psychologique, il aurait pu être accompagné et peut-être que ça aurait changé la donne. Aujourd’hui, du temps s'est écoulé. On a chacun notre ego et ce qui s'est passé souligne surtout la difficulté pour les footballeurs de gérer leur fin de carrière. »

Ce conflit est à l'image de vos relations avec la presse qui ont été compliquées jusqu'à votre remplacement par Paul Le Guen, en janvier 2007. Avez-vous fini par digérer toutes ces critiques ?

« Ce n'était pas juste pour l'entraîneur que j'étais. Parce qu'en fait, deux mois après mon arrivée à Paris (NDLR : Il remplace Laurent Fournier le 27 décembre 2005), on a une réunion avec le président Pierre Blayau et je fais un constat. Pour moi, l'effectif manque de leaders, manque de joueurs qui soient capables d'apporter quelque chose d'autre, avec une volonté indéniable de gagner, un manque de compétiteurs au quotidien. On fait ce constat-là et le président me dit « Ça confirme ce que l'on pensait et on va faire une autre équipe l'année prochaine. » On savait pertinemment qu'il fallait vraiment modifier des choses. Moi, j'avais commencé à contacter des joueurs. On était sur Yoann Gourcuff, je voulais faire revenir Gaby Heinze. On avait commencé à travailler sur la saison suivante, sauf qu'au mois d'avril 2006, alors qu'on est qualifiés pour la demi-finale de la Coupe de France, le président m'annonce que Canal+ vend le club à Colony Capital. Ça a chamboulé nos plans avec un changement de président (NDLR : Alain Cayzac succède à Pierre Blayau) et tout ce qu'on avait prévu n'a pas pu avoir lieu. 

« J'ai expliqué les problèmes auxquels j'étais confronté à la presse, mais pour eux, c'était la faute de l’entraîneur »

Ensuite, quand Paul Le Guen prend ma place, je peux vous assurer que j'ai mangé avec Monsieur Bazin qui pensait que ça allait révolutionner l'équipe, que le PSG allait être européen à la fin de la saison. Finalement, cela n'a pas été le cas et il a fallu attendre encore deux ans et une refonte de l'effectif, pour que le Paris Saint-Germain retrouve des places plus conformes à son standing. C'est ça que je reproche un peu à la presse. Je leur ai expliqué effectivement les problèmes auxquels j'étais confronté, mais ils n'en ont pas tenu compte, Pour eux, c'était la faute de l'entraîneur.

Sauf que non. Prenons l'exemple de Paul. Il était triple champion de France avec Lyon et c'était un vrai Parisien avec son passé de joueur. Il avait vraiment tout pour réussir au PSG. Et pourtant, il s'est retrouvé à jouer le maintien pendant deux saisons avant de remonter au classement dans la troisième saison en ayant modifié l’effectif à 60-70 %. Je pense qu'il y a des joueurs qui sont faits pour jouer à Paris et que pour d'autres, ce sont de bons joueurs, mais pas pour Paris. C'est tout. C'est simple et compliqué à la fois. C'est un club très particulier et d'ailleurs, ça paraît normal. Quand on voit la dimension qu'a pris ce club… après, ils ne se sont pas trop trompés dans ce domaine-là. »

Vous devez un petit peu jalouser les moyens dont dispose le PSG aujourd’hui, sous QSI, alors que l'ère Colony Capital a été synonyme de vaches maigres...

« Exactement. À Paris, il faut des moyens. C'est un club qui a besoin de ça. On l'a vu avec l'arrivée des Qataris. Mais vous savez, ça s'est joué à très peu de choses en 2006. Ça s'est joué entre Colony Capital et déjà QSI. Donc, vous imaginez un peu, l'équipe aurait pu avoir une toute autre allure et peut-être que j'aurais connu un autre destin. Voilà, c'est comme ça. C'est le monde du football. Outre toutes les qualités que doit posséder un entraîneur, être au bon moment au bon endroit est capital pour sa carrière.

En tout cas, avoir remporté la Coupe de France avec Paris, ça reste mon plus beau trophée d'entraîneur. J'ai remporté trois trophées dans ma carrière : la Coupe Gambardella, et j'y tiens, parce que c'était avec Cannes (en 1995), la Coupe de la Ligue avec Sochaux (en 2004) et donc cette Coupe de France avec Paris qui compte donc beaucoup pour moi. En tant que joueur, j'ai été cinq fois demi-finaliste et une fois finaliste de la Coupe de France, où j'aurais pu la gagner avec Nantes. Mais je n'étais pas dans le groupe lors de la finale, donc je ne l'ai pas gagnée. Pour moi, cette compétition représente ce qu’est le football. C'est l'esprit du football. Le petit peut battre le gros. Et ça, c'est tout le charme de notre sport. Il n'y a pas d'autre sport qui procure ça. »

Propos recueillis par Numéro 10

Les récentes interviews de CulturePSG :


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

News 

Aujourd'hui

samedi 15 juin

vendredi 14 juin

jeudi 13 juin

mercredi 12 juin

mardi 11 juin

lundi 10 juin

dimanche 09 juin

samedi 08 juin

vendredi 07 juin

jeudi 06 juin

mercredi 05 juin

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee