La presse française définit le match de ce soir comme un cap à franchir pour le PSG, celui qui lui permettra de passer dans une autre dimension au niveau européen.
Le PSG est obligé de faire un exploit pour se qualifier ce soir à Stamford Bridge et la presse française insiste largement sur l'aspect symbolique de ce match. Une qualification ferait passer un « cap » ou enverrait le PSG dans « une autre dimension » selon les titres. Et pour passer cet obstacle, quelques joueurs sont mis en avant et responsabilisés.
Hier, durant les conférences de presse de Laurent Blanc et Blaise Matuidi, les journalistes français ont lourdement insisté sur l'aspect symbolique de cet affrontement et de cette éventuelle qualification. Pour la presse française, faire tomber un grand d'Europe représente un cap à franchir, celui qui permettrait de « faire entrer le club dans une autre dimension » (Le Parisien). Le journal parisien n'est pas loin de la chevalerie quand il évoque le match : « Pour entrer dans le rêve et dans l’histoire, il faut réaliser le match qui va avec. Les conquêtes se nourrissent de l’âme d’une équipe et ce soir pour escorter son exploit, le PSG devra déployer sa plus belle panoplie dans le jeu. » Le quotidien s'enflamme sous la plume de Dominique Séverac : « C’est au moins le match de leur saison, le rendez-vous qui permet de savoir si le PSG a grandi en un an. Le plaisir est parfois une question de centimètres. Ce soir, on prend les mesures. Si loin, si proche ? Il est temps de passer à un autre jeu. »
Dans l'Équipe, on va un peu moins loin et on parle seulement de passer « un cap, un vrai ». Même si le « défi est compliqué mais pas insurmontable », « il existe des terres moins hostiles que Stamford Bridge et des entraîneurs adverses plus dociles que José Mourinho pour assouvir ses rêves, mais ce n’est pas une raison suffisante pour que Paris renonce au sien. » Si le journal sportif insiste sur la capacité du PSG à réaliser l'exploit (« Paris n'a jamais été aussi fort »), il insiste sur le fait de devoir le faire cette année : « Il a encore de l’essence, de l’envie, des joueurs d’envergure internationale et des ambitions intactes, mais, s’il ne parvient pas à s’en rapprocher cette année, quand les clubs anglais ne disposent pas encore des moyens gigantesques promis par leurs futurs droits télé, il n’aura pas plus de chances de les atteindre quand Ibrahimovic aura un an de plus dans les jambes, alors que le fair-play financier rend incertaine la capacité du club à se renforcer. »
Et pour changer de dimension, la presse appuie sur les prétendus hommes forts du PSG. Pour l'Équipe, ce sont Silva, Motta et Zlatan qui doivent « sortir les griffes ». Les trois joueurs sont « revenus en forme, ils sont très attendus ce soir » et chacun d'entre eux à sa petite mission d'attitrée. Ibra est le « héros tant attendu » et il est de « ceux qui pourraient faire jaillir, ce soir, le miracle d’une qualification. » Pour Silva, il s'agit de « reprendre son règne. » Normal pour un joueur qui « estime être de nouveau à son meilleur niveau. Un avis partagé par de nombreux observateurs, désormais plus enclins à rendre au Brésilien une couronne virtuelle de meilleur défenseur du monde. » Pour Motta, qualifié de « flambeur » et de « détenteur des clés du jeu parisien », c'est son influence dans le jeu qui est souligné, notamment « sa qualité de passe, couplée à ses automatismes avec les autres milieux et ses attaquants. » soient « des atouts supplémentaires par rapport au match aller. »
Dans Le Parisien, entre un micro trottoir et un article sur des pique-assiettes people , c'est aussi le rôle de Motta qui est mis en avant, mais plus par rapport à la composition d'équipe qu'autre chose. Il est celui « qui tient la corde » et comme le journal l'annonce, « c’est bien Thiago Motta qui devrait évoluer en sentinelle devant la défense. » Pour le journal local, « Blanc reste fidèle à ses principes, lui qui a toujours accordé sa préférence à Thiago Motta. » Et l'épisode de Barcelone 2013 est rappelé, quand Motta avait été titularisé par Ancelotti : « A l’époque, Thiago Motta revenait de plus d’un mois de blessure et il avait livré un match fantastique. Alors, bis repetita ? »
Bref, Paris joue gros ce soir, tant au niveau du club que pour certains de ses joueurs. Et si le PSG ne passe pas, la chasse aux sorcières a déjà ses favoris.
